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Éducation

"On n'est pas vraiment écoutés": la colère des lycéens après le suicide d'un ado à Poissy

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Nicolas, 15 ans, s'est suicidé dans sa chambre à Poissy (Yvelines) ce mardi. Un drame qui pose des questions alors que des faits de harcèlement avaient été déclarés l'année dernière.

Tristesse et consternation, dans les Yvelines, après le suicide d'un adolescent de 15 ans. Et cette question, Nicolas a-t-il mis fin à ses jours à cause de faits de harcèlement dans son lycée? Une enquête a été ouverte à la suite du drame. L'adolescent s'est pendu dans sa chambre ce mardi, à Poissy.

Le cabinet de Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale, a confirmé que des faits de harcèlements ont été déclarés au cours de la dernière année scolaire.

Au lycée professionnel Adrienne Bolland, où Nicolas était scolarisé l'an passé, il y a l'émotion d'abord, mais aussi l'exaspération de la part des élèves. La triste nouvelle s'est rapidement répandue dans les couloirs du lycée. Les élèves ne s'attardent pas à la sortie. Yasmine et Sarah sont en première. L'an passé, elles croisaient souvent Nicolas dans les couloirs.

“C’était un élève assez discret, assez solitaire. Il était vraiment seul. Et apprendre qu’il est parti en se suicidant, ça fait de la peine”, indique Yasmine.

Une cellule psychologique mise en place

Ces jeunes filles regrettent d'avoir appris la nouvelle par la rumeur. “C’est triste de se dire qu’un enfant s’est suicidé dans notre école et que les profs n’ont même pas pris cinq minutes pour venir nous en parler, peut-être faire une minute de silence en son hommage. Et pour nous sensibiliser aussi”, appuie Sarah.

Mais les faits de harcèlement dont Nicolas a été victime ne les surprennent pas. Anne-Prisca raconte qu’ils sont fréquents dans cet établissement professionnel.

“Il y a plein d’autres élèves, dont moi, l’année dernière. Même si on se faisait harceler, on pouvait en parler aux profs, mais ils prenaient ça pour de la chamaillerie. Ils ne nous prenaient pas vraiment au sérieux. On n'est pas vraiment écouté en fait”, appuie-t-elle.

À partir de ce jeudi, une cellule de soutien psychologique est mise en place dans le lycée.

Mahauld Becker-Granier avec Guillaume Descours