"Pression de l’extrême-droite" contre "dérives islamo-gauchistes": tension maximale à la fac de Lyon II

Le vice-président de l'université Lyon II, a annoncé sa démission lundi. Dans un courrier adressé à ses collègues, Willy Beauvallet-Haddad assure être victime de "harcèlement" et d'une "campagne de dénigrement public", s'estimant ciblé "en raison de prises de positions personnelles relatives à la situation en Palestine et au Liban", bombardés par Israël.
Tout serait parti d'une publication de Willy Beauvallet-Haddad, rendant hommage au chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, au moment de sa mort dans une frappe de l'armée israélienne sur Beyrouth au Liban.
Une prise de position jugée intolérable selon Nathan Perramond, responsable UNI Lyon, le syndicat étudiant classé à droite: "Il ne représente pas les valeurs de l'université française et on est ravis de cette démission. C'est ubuesque, on marche sur la tête, on ne comprend pas comment un enseignant, vice-président de l'université pouvait continuer à ce poste", assure-t-il à RMC.
Tensions
A l'université Lyon II, la tension est à son comble. Une tribune signée par 50 universitaires appelle au départ de la présidente et début avril, une quinzaine de personnes cagoulées ont fait irruption en plein cours du géographe Fabrice Ballanche, l'accusant d'être un sioniste et de s'être opposé à une rupture du jeûne du Ramadan.
Dans ces conditions, Jérémy Bréaud le maire LR de Bron où se situe le campus de l'Université Lyon II veut "donner un coup de pied dans la fourmilière pour que les choses changent", assure l'élu sur RMC Story. "J'ai constaté des dérives islamos-gauchistes et wokistes sur le campus", ajoute-t-il apportant son soutien à Fabrice Ballanche (par ailleurs conseiller municipal LR d'une ville de la banlieue de Lyon, ndlr).
"Il y a une sorte d'entrisme, d'entre-soi au sein de cette université qui n'est pas possible. Il faut revoir la loi de 2007, qui donnait une certaine autonomie aux universités, ce qui se passe à Lyon 2 ce n'est pas un cas isolé", poursuit Jérémy Bréaud.
L'élu appelle à revoir la loi de 2007 qui donne "une certaine autonomie aux universités": "On s'aperçoit que dans certaines composantes d'université, notamment ce qui est sciences humaines et sociales, il faut être de gauche voire très à gauche pour être recruté et promu. Il y a des universités qui sont des citadelles d'extrême-gauche", dénonce-t-il.
"Pression de l'extrême-droite"
Mais la démission du vice-président de la fac n'est pas la solution pour apaiser les tensions selon Tom Rioufol, vice-président de l'UNEF Lyon, syndicat étudiant de gauche: "Ce que l'on critique c'est qu'un membre de l'administration doivent démissionner face à la pression de l'extrême-droite, c'est extrêmement grave dans nos universités".
L'UNEF déplore le manque de soutien de la part de la présidente de Lyon II envers Willy Beauvallet-Haddad et l'appelle à réagir face à cette démission.
Si Willy Beauvallet-Haddad quitte ses fonctions de vice-président en charge des personnels et des questions budgétaires, et son poste de vice-président du Conseil d’administration, il conserve son poste de maître de conférences en sciences politiques à l'université de Lyon II.