"Protégez ma fille": l’appel à l'aide des parents de Mathilde, 8 ans, victime de harcèlement scolaire

Mathilde, une fillette de 8 ans en classe de CE2, est harcelée et brutalisée depuis la rentrée par un camarade. "Nolan, à la récréation, m’a tapée au ventre. J’ai passé le reste de ma récréation dans le préau. Maman m’a emmené trois fois à la police en quinze jours. J’en ai marre", écrit la petite fille, à bout, dans une lettre.
Des mots d’enfant pour décrire une situation invivable. Coups de poing, coups de pied dans le ventre, sur les épaules... Mathilde est régulièrement frappée. Ses parents ont porté plainte trois fois, notamment pour des blessures qui ont conduit à deux jours d’ITT.
Que fait l’école pour protéger Mathilde? La direction a déclenché le protocole harcèlement, mis en place il y a trois ans par l’Éducation nationale. Elle permet au chef d’établissement d’agir. Le harceleur a été changé de classe et ses horaires aménagés pour éviter qu’il croise Mathilde. Les violences ont cessé, avant de reprendre de plus belle. Son père lance un appel.
“S’il vous plaît, agissez, protégez ma fille. On ne peut pas attendre encore deux, trois mois. Il va la taper tous les deux jours. Quel parent peut accepter ça? En tant que père, cette impuissance… Je ne peux pas protéger ma fille, ce n’est pas normal”, soupire-t-il.
Protéger sa fille, mais aussi aider le harceleur, c’est ce que réclame la mère de Mathilde.
“On parle d’un enfant de 8 ans, ce n’est pas Jacques Mesrine. Il a besoin d’aide aussi puisqu’il a un comportement qui n’est pas adapté. On a beaucoup de bienveillance pour cet enfant, mais on a aussi envie de mettre notre fille à l'abri”.
Le harceleur de Mathilde va changer d'école
Depuis le décret Attal d’août 2023, un directeur d’académie peut exclure un élève s’il fait peser “un risque caractérisé sur la sécurité ou la santé d’un autre élève de l'école".
L’académie de Versailles, dont dépend l’école, indique que les troubles du comportement de cet élève de 8 ans sont en procédure de reconnaissance de handicap, ce qui rend plus difficile l’application du décret Attal.
Mais quelques jours après nos sollicitations, l’académie a finalement acté le changement d’école, qui devrait intervenir dès cette semaine. Un soulagement inouï pour Mathilde et ses parents.
Dans le département des Hauts-de-Seine, c’est la deuxième exclusion pour harcèlement depuis le début de l’année scolaire.