Suicide de Lucas: dans son collège, des mesures contre le harcèlement jugées insuffisantes

Le tribunal pour enfants d’Epinal a tranché, ce lundi. Il n’y a pas de lien de causalité entre le harcèlement scolaire et le suicide du jeune Lucas, 13 ans, en janvier dernier. En revanche, les quatre adolescents ont été reconnus coupables de harcèlement. Ces deux garçons et deux filles de 13 ans, connaîtront le détail de leur peine lors d'une prochaine audience en janvier. Ils risquent jusqu’à un an et demi de prison. Pour l’instant, ils seront soumis à des mesures éducatives provisoires.
La mère de Lucas a fait part de son "soulagement": "Le verdict qui a été rendu est bien parce que le harcèlement, c'est grave. Il faut que tout le monde en prenne conscience". Sur place, au collège Louis Armand de Golbey, l’ambiance est encore pesante. Et ce qui a été fait pour lutter contre le harcèlement dans l'établissement depuis le suicide de Lucas est jugé par certains insuffisant.
Cinq mois après, sur le parking du collège, l’atmosphère est toujours pesante quand on évoque le nom de Lucas. Mais à l’intérieur de l’établissement, “à part les affiches, il n’y pas grand-chose qui a changé”, indique un élève. Certains regrettent le manque d’initiatives prises par le collège.
“Il y a eu des ateliers pour parler de son ressenti, de ses émotions… Mais je crois que c’est tout. Ce n’est pas assez de faire juste des ateliers”, indique cet élève.
"Ça n'a rien changé pour eux"
D’autres confient en vouloir aux quatre ados déclarés coupables de harcèlement. Et se demandent s’ils ont pris leurs actes au sérieux. “Ça n'a rien changé pour eux. On dirait qu’ils n’ont harcelé personne, alors qu’ils l’ont fait”, appuie un élève.
Ces jeunes sont désormais visés par des mesures éducatives provisoires, c’est-à-dire un accompagnement personnalisé. Lindsay, éducatrice spécialisée à Golbey, espère que ces mesures seront significatives.
“Il faudrait mettre un bon coup et faire comprendre aux jeunes qu’ils n’ont pas le droit de faire ça, que ce n’est pas tolérable”, indique-t-elle.
Côté enseignant, la période a été extrêmement difficile. Après avoir subi des menaces, ils ont dû gérer au quotidien les angoisses de leurs élèves. Betty, parent d'élève, les soutient. “Ils font avec leurs moyens aussi. Je sais qu’un élève qui se plaint de moqueries, c’est tout de suite pris en compte. Je pense que ça a quand même servi de leçon”, estime-t-elle.
Aucun personnel supplémentaire n’a été affecté au collège dans le cadre de cette affaire.