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Faut-il légaliser le cannabis? Pour Mathieu Kassovitz, "il faut prendre ce marché en main"

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L’acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz va présenter son documentaire sur le cannabis à l’Assemblée nationale, le 12 juin. Dans "Les Grandes Gueules" ce lundi sur RMC et RMC Story, il explique pourquoi il est favorable à la légalisation.

Il fume "depuis 25 ans". Avec son documentaire Cannabis, qu’il va projeter à l’Assemblée nationale le 12 juin, Mathieu Kassovitz souhaite "lever le débat" sur la légalisation en France, alors que plusieurs pays ont franchi le pas. "Depuis quelques années, quand je voyage, je vois que le monde s’ouvre, explique-t-il dans Les Grandes Gueules ce lundi sur RMC et RMC Story. On est sur un vrai problème de société. On a essayé d’aller voir autour du monde s’il y a un modèle qu’on peut adapter en France ou si on continue de fermer les yeux, de regarder ailleurs."

Et selon l’acteur et réalisateur, "les réponses qu’on a trouvées sont plutôt positives". Si "le marché noir existera toujours", l’omniprésence du cannabis en France est un premier élément en faveur de la légalisation. "C’est déjà un produit banal, note Mathieu Kassovitz. Vous pouvez le trouver n’importe où. Le problème, c’est que le produit est là. Tout le monde y a accès, 6 millions de personnes fument au quotidien. C’est partout, ça fait partie de la culture."

Mathieu Kassovitz, invité des GG - 13/05
Mathieu Kassovitz, invité des GG - 13/05
26:18

Eviter de devoir passer par les dealers

Pour le cinéaste, légaliser permettrait d’abord d’améliorer la prévention, surtout auprès des jeunes. "Moi, j’ai des enfants, le jour où ils vont vouloir y aller, ils vont passer par internet, WhatsApp, Instagram… C’est accessible de manière très simple pour tous nos adolescents, assure-t-il. Et ils vont avoir affaire à des gens qu’ils ne connaissent pas, auxquels ils vont devoir donner de l’argent et on ne sait pas à quoi ça va servir."

Des dealers qui proposent aussi d’autres drogues. "Ces gens-là, c’est très rare qu’ils ne vendent que ça, souligne Mathieu Kassovitz. Donc quand vous allez leur acheter du cannabis, le produit qui coûte le moins cher sur le marché, ils vont vous proposer aussi de la coke, des ecstasy… Le cannabis est la porte d’entrée sur d’autres drogues, oui, mais au niveau du dealer, pas du consommateur."

La répression, "ça ne marche pas"

"Ça reste interdit, je ne comprends pas l’intérêt de militer pour la légalisation d’un produit qui est quand même très néfaste, oppose l’avocat Charles Consigny. Les pays qui décident d’être répressifs avec les consommateurs arrivent à faire reculer la consommation. Il y a une impunité totale en France pour la consommation de drogue."

"Depuis 50 ans, on tape sur les doigts des gens et ça ne marche pas, répond Mathieu Kassovitz. Et en attendant, nos mômes achètent du produit, ils ne savent pas ce que c’est, à des gens qu’ils ne connaissent pas, et ils peuvent avoir accès à d’autres choses qui sont plus graves. Il suffit de faire ce que les autres pays ont fait, de se prendre en main et de se dire ‘oui, le problème est là, contrôlons le problème’. Si la répression fonctionnait, s’il n’y avait pas de cannabis dans la rue, je ne poserais même pas la question."

"Tant qu’il y a de la demande, il y aura de l’offre, ajoute l’acteur. On est exactement dans un marché capitaliste. Il faut prendre ce marché en main, le taxer, le réguler. Et se servir de cet argent, comme sur les cigarettes, pour prévenir les gens de ne pas fumer."

LP