Hugo, étudiant indécis: "le débat aura une grande influence sur mon vote"

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Ce sont eux que les candidats à la présidentielle vont devoir convaincre lors du premier grand débat télévisé de la campagne, ce lundi soir sur TF1 et LCI: les indécis. Autour de 40% des électeurs se disent encore indécis, selon les sondages réalisés ces dernières semaines, et notamment la dernière vague de l’enquête électorale du Centre de recherches de Sciences Po (Cevipof) pour le journal Le Monde.
Si l’intérêt des électeurs ne faiblit pas (80 % se disent intéressés, un niveau stable depuis trois mois), leur indécision est de plus en plus affichée. Seulement 66 % d’entre eux se disent tout à fait certains d’aller voter le 23 avril, soir du premier tour. Ce pourcentage tombe à 57 % chez les moins de 35 ans et à 49 % chez les électeurs qui ne se déclarent proches d’aucun parti politique (soit le quart de l’électorat). De tels niveaux d’hésitation ou d’indécision électorales sont tout à fait inédits.
"Macron trouble un peu plus le jeu politique"
RMC a rencontré plusieurs de ces indécis pour comprendre pourquoi ils n'ont pas encore fait leur choix à près d'un mois du premier tour, le 23 avril. Première explication: l'affaire Penelope Fillon, qui a tout emporté. "On manque d'éléments et en réalité tous les sujets de fond sont faussés", explique ainsi Gislaine. Un autre élément, c'est la présence d'Emmanuel Macron, l'homme qui se dit "ni de gauche, ni de droite". "Emmanuel Macron représente une offre politique qui vient encore troubler un peu plus le jeu, explique Arnaud Mercier, professeur en communication politique à l'université Panthéon Assas. Certains hésitent à voter pour lui alors que leur cœur irait plutôt vers Fillon ou vers les socialistes".
Enfin, il y a ceux qui, comme Izak, n'ont pas vraiment de candidat de cœur et qui savent juste ce qu'ils ne feront pas: "Je ne sais pas pour qui je vais voter, mais je sais pour qui je ne voterais pas". "Je suis indécis, à l'image de ceux qui nous gouvernent et qui ne savent pas où ils vont"
"Ceux qui nous gouvernent ne savent pas où ils vont"
Le débat télévisé de ce lundi soir revêt donc une importance primordiale pour les candidats. Il est en tout cas particulièrement attendu par Hugo, étudiant en fac de droit à Nancy et qui va voter pour la première fois. "La capacité à débattre est pour moi primordiale pour un président de la République. J'ai déjà entendu Emmanuel Macron parler seul, mais je ne l'ai jamais vu parler en débat, par exemple. Je m'intéresserai surtout aux questions portant sur l'écologie, l'éducation et l'emploi. Si, sur ces questions, il y a un candidat qui se détache, cela pourrait avoir une grande influence sur mon vote le 23 avril".
"Pour moi, c'est une bonne chose qu'il y ait ce débat, afin de connaitre les positionnements des candidats", enchaîne Marie, juriste de 30 ans qui se dit "lassée" par les affaires. "J'en ai marre de les entendre sur les affaires qui ne concernent pas l'avenir du pays. C'est la première fois que je suis à ce point dans une indécision totale et c'est pour ça que je reporte tous mes espoirs sur le débat de ce soir. J'espère que je ne serai pas déçue".
"J'en ai marre de les entendre sur les affaires"
Si le débat pourrait donc avoir un impact sur les indécis, pour Thierry Vedel, politologue et chercheur au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), il ne va pas pour autant faire baisser drastiquement le pourcentage d'indécis. "Ceux qui sont le plus indécis sont ceux qui s'informent le moins. Et ceux qui regardent les débats sont plutôt des électeurs politisés qui ont déjà pour la plupart une idée de ce qu'ils vont faire. Même si, en fonction des enjeux, ils pourraient changer leur vote".