"Ils se mettent dans un coin et te fixent": Marseille lutte contre le harcèlement sexuel à la plage

La ville de Marseille étend son dispositif de lutte contre le harcèlement et les violences sexistes sur les plages. Mise en place l’été dernier, la mesure permet aux femmes de signaler tout comportement suspect ou malveillant grâce à l’application "Safer" (Plus sûr en anglais NDLR) qui les localise en temps réel.
Une fois l’alerte donnée, des médiateurs présents toute la journée interviennent sur les lieux et peuvent aussi informer les forces de l’ordre. Désormais, ce dispositif va toucher quatre nouvelles plages contre une seule l’année dernière.
"Ils te fixent... Malheureusement, ça devient un peu une habitude"
Sur l’une d’entre elles, Amine et Faustine, les deux médiateurs, se dirigent vers les serviettes. Dans leur main, des petites cartes avec un QR code pour télécharger l’application, qu’ils distribuent aux baigneurs. “Vous cliquez sur ‘je suis témoin’ ou ‘je suis victime’ et on arrive avec les forces de l’ordre”, expliquent-ils.
Les retours sont unanimes, l’application se retrouve rapidement sur tous les téléphones. Et c’est tant mieux pour Faustine, car les situations à risques sont nombreuses. Elle en a connu une pas plus tard que la semaine dernière.
“Il y avait un garçon qui s’était vraiment collé à une fille. Celle-ci lui avait dit ‘pousse toi’ et il lui avait jeté une bouteille d’eau à la figure. Ils ont commencé à se crier dessus, à s'insulter. La victime, on l’a gardée avec nous et on a amené le garçon au poste de secours pour qu’il s’explique avec les forces de l’ordre qui étaient présentes”, raconte-t-elle.
Un développement hors des plages?
Sur les plages, beaucoup de femmes se sentent en danger, comme Ninon. Chaque fois qu’elle pose sa serviette, elle dit se sentir comme un morceau de viande.
“Il y a toujours des regards insistants, ils se mettent dans un coin et te fixent. Malheureusement, ça devient un peu une habitude”, assure-t-il.
Alors c’est avec plaisir qu’elle découvre ce jour-là l'application. “C’est rassurant, c’est une bonne chose et il faudrait même que ça se développe au-delà des plages. Que ça existe dans la rue, dans les transports, partout”, indique-t-elle.
Mais pour la jeune femme, il faut faire plus et traiter le problème à la source, avec des sensibilisations, dès le plus jeune âge.