"J’ai appris à mettre une casquette par-dessus ma kippa": la communauté juive vit dans l'angoisse

Un mois après l'attaque du Hamas puis la riposte israélienne à Gaza, la communauté juive de France continue de vivre dans l'angoisse. 1.159 actes antisémites ont été relevés depuis le 7 octobre selon Gérald Darmanin. C'est "trois fois plus d'événements antisémites que pour toute l'année 2022" d'après le ministre de l'Intérieur.
Impossible de faire comme si de rien n'était pour les principaux concernés. Beaucoup ont revu leurs habitudes quotidiennes face aux risques. Dans une petite salle de la Grande Synagogue de Lyon, quelques fidèles prennent un café après l’office du matin. Ils évoquent leur quotidien, qui a changé.
“Depuis un mois, j’évite de passer par certains quartiers pour ne pas me faire agresser”, affirme un homme.
“Ça fait longtemps que j’ai appris à mettre une casquette par-dessus ma kippa parce que sinon je ne sais pas ce qu’il peut se passer”, ajoute un autre.
La sécurité devant les écoles renforcée
Aux abords des synagogues, mais aussi des écoles, la sécurité a été considérablement renforcée. Lionel s’occupe de la sécurité dans une école juive de Villeurbanne: “Les parents veulent savoir ce qui est mis en place. Ils nous sollicitent beaucoup téléphoniquement, ils viennent des fois sur place. Certains ont même envisagé de ne pas mettre leurs enfants à l’école certains jours”, détaille-t-il.
Dan fait partie de ces papas inquiets. Malgré les insultes et les tags, pas question pour lui de rendre sa communauté invisible.
“Je ne vois pas pourquoi je me cacherais. Donc on est là, on est présent. Et si ça déplaît à certains tant pis”, assure-t-il.
Dans le Rhône, une cinquantaine d’actes antisémites ont été recensés en un mois.