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"Je suis obligée de vendre ma maison": le témoignage bouleversant de Chantal, retraitée

Alors qu’Emmanuel Macron a promis de réindexer les pensions sur l'inflation et instaurer un seuil minimal à 1.100 euros, RMC a recueilli des témoignages de retraités en difficulté. Chantal a témoigné en direct à l'antenne d'une situation très difficile à vivre pour elle.

Selon un sondage Elabe, 54% des Français pensent que le problème du pouvoir d'achat est avant tout causé par le niveau de salaires, mais aussi des retraites. En effet, certains retraités n’arrivent pas à boucler leur fins de mois. C’est le cas de Michel, gardien d'immeuble en région parisienne. A 68 ans, il refuse de prendre sa retraite car il a fait le calcul: avec 1.100 euros de pension, il aura tout juste de quoi payer son loyer. "Je paye 1.034 euros de loyer. J’aimerais au moins avoir 1.400 euros", explique-t-il à RMC.

Avec près de 1.400 euros de pension, Nathalie, elle, gagne suffisament pour vivre, mais pas plus. "Une personne retraitée a travaillé toute une vie. Je pense qu’elle peut au moins espérer faire un petit voyage de temps en temps. Si être retraité, c’est rester assis dans un fauteuil devant la télévision, quel est le sens de la vie?", s’interroge cette retraitée veuve.

J’ai pris ma retraite à 65 ans, puis j’ai continué à travailler.

"J’ai pris ma retraite à 65 ans, puis j’ai continué à travailler 35 heures dans le mois, pour avoir un petit salaire qui me permet de faire face à mes dépenses", témoigne Jacqueline, 74 ans. Tout compris, elle dit gagner 1.100 euros par mois. "J’attends qu’il y ait une augmentation des retraites pour que je puisse raccrocher", espère-t-elle.

"Je n'ai que 50 euros pour vivre sur un mois"

Vendredi matin, Chantal, une auditrice, a également fait part de sa détresse à RMC. "Je n'ai que 50 euros pour vivre sur un mois. Je suis obligée de vendre ma maison pour payer un crédit de 400 euros. Macron ne fait rien pour nous, pour les petites retraites... J’ai travaillé toute ma vie et depuis que je suis à la retraite, je ne bouge plus de chez moi, que pour faire les courses, vous croyez que c'est une vie?", a-t-elle confié, très émue (voir vidéo ci-dessus).

"A 74 ans, je continue de travailler parce que j'ai une petite retraite. On aimerait pouvoir s'acheter des belles choses, mais parfois, je ne mange qu'un sandwich le soir", témoigne également Jacqueline, désespérée, en direct sur RMC, qui touche 1.100 euros grâce à son travail sinon ne toucherait que 836 qu'en terme de pension.

"Nous sommes au plafond des cotisations"

Mais pour augmenter les pensions de retraites, les solutions sont limitées. La plus simple serait d'augmenter les cotisations des actifs, mais c’est difficile voire impossible selon l'économiste Frédéric Bizard. "Nous n’avons pas de marge de manœuvre car nous avons des niveaux de cotisation qui sont parmi les plus élevés au monde, 26%. Nous sommes au plafond des cotisations", dit-il

"Démocratiser la retraite par capitalisation"

Selon l’économiste, la seule solution pour booster les retraites est d’allonger la durée de cotisation tout en développant la retraite par capitalisation: "Si on laisse le système par répartition fonctionner comme ça, il y aura en 2035 un niveau de vie des retraités qui sera de l’ordre de 70 à 80% du niveau des actifs, alors qu’aujourd’hui on est à 105%. On peut l’anticiper avec la retraite par capitalisation, mais il faut les rendre populaires, les démocratiser comme on l’a fait dans la fonction publique”.

En attendant la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, le chef de l'Etat a promis un coup de pouce dès l'été, avec la réindexation de leurs pensions sur l'inflation et l'instaureration d'une pension minimale à 1.100 euros

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