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L'abbé Pierre accusé d'agressions sexuelles: une association veut fermer un mémorial en signe de "réparation collective"

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L'association Mouv'Enfance a demandé la fermeture définitive d'un mémorial en hommage à l'abbé Pierre en Seine-Maritime. Son co-fondateur était l'invité des Grandes Gueules, ce lundi sur RMC.

L'association de lutte contre les violences faites aux enfants Mouv'Enfance a demandé ce lundi la fermeture définitive du lieu de mémoire de l'abbé Pierre à Esteville, en Seine-Maritime. Le mémorial avait fermé temporairement à la suite des accusations d'agressions sexuelles commises par le fondateur d'Emmaüs, révélées la semaine dernière.

Le rapport, publié mercredi 17 juillet et commandé par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation abbé-Pierre, a révélé les témoignages de sept femmes se disant victimes du prêtre. Elles y font état de comportements pouvant s'apparenter à des agressions sexuelles ou des faits de harcèlement sexuel.

Une "réparation collective"

Arnaud Gallais, co-fondateur de Mouv'Enfance, a salué sur le plateau des Grandes Gueules la communication d'Emmaüs concernant les violences présumées. "Mais dire 'on vous croit' oblige à une forme de réparation collective", a continué le bénévole.

L'homme, lui-même victime de pédocriminalité par un prêtre dans son enfance, milite pour la fermeture du centre d'Esteville, mais aussi tous les autres lieux en hommage à l'abbé Pierre en France.

"On ne peut pas distinguer l'homme et le 'Saint-Sauveur' ", a-t-il avancé.

Séparer l'homme de son oeuvre?

Des propos que désapprouve Charles Consigny. L'avocat, chroniqueur des Grandes Gueules, préfère remettre en perspective le travail accompli par l'homme d'Eglise, notamment son investissement auprès des sans-abris.

"Ce qu'il a fait ne doit pas effacer tout ce qu'il a accompli", a-t-il défendu.

Charles Consigny considère également que si on "annule" les personnalités après leur mort, alors "on peut tout débaptiser". D'autant que l'abbé Pierre, décédé en 2007, ne peut aujourd'hui plus répondre de ses accusations. "Il faut penser aux victimes", lui répond le co-fondateur de Mouv'Enfance.

Ce débat rappelle le scandale autour du réalisateur à succès Roman Polanski, accusé de relations sexuelles avec une mineure et de viols ou d'agressions sexuelles par onze femmes. Son attribution en 2020 du César de la meilleure réalisation pour le film J'accuse avait divisé le milieu du cinéma.

Par Laure-Anne Marxuach