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L'incendie de l'Aude fait demi-tour et menace des villages déjà ravagés par le feu, les habitants "à bout"

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Déjà frappés par les flammes de l'incendie, les habitants de deux villages de l'Aude voient les flammes revenir depuis que le feu a fait demi-tour, poussé par des vents tournants. Ils craignent désormais un retour du sinistre.

C'est une évolution à laquelle les secours ne s'attendaient pas sur le terrain. L'incendie qui sévit dans l'Aude a fait demi-tour mercredi dans la journée a constaté l'envoyé spécial de RMC sur place. Conséquence, les villages de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse ou Jonquières, déjà ravagé par le feu, étaient encore une fois entourés par les flammes.

Ce sont les changements de vents qui ont provoqué ce revirement. Sur place, les habitants qui se croyaient tirés d'affaire, sont éreintés. C'est le cas de Steve, un habitant de Jonquières, village d'une cinquantaine d'habitants: "On pensait que pour nous c'était terminé, que le vent avait changé de sens et qu'on était plus ou moins à l'abri", se désespère-t-il sur RMC Story.

"Quand on voit les incendies qui ont commencé à repartir, c'est vraiment inquiétant et on se demande où cela va s'arrêter. On va croiser les doigts et prier pour qu'une partie du village soit sauvée", poursuit Steve.

Après deux jours de lutte, il confie être "à bout de souffle et très fatigué". "C'est une épreuve très difficile, on n'est jamais préparé à ces épreuves, jamais", prévient-il.

"On ne dort pas beaucoup"

Même lassitude à Saint-Laurent-de-Cabrerisse. Déjà traumatisés par l'arrivée rapide de l'incendie mardi, les habitants scrutent avec angoisse le retour des flammes. Après avoir craint pour sa maison, Rodrigo pensait que le feu ne reviendrait pas mais le vent le ramène régulièrement près de chez lui alors il reste à l'affût:

"On ne dort pas beaucoup, on fait un tour, on regarde si personne n'a besoin d'un coup de main. On craint pour les maisons, j'espère que ça ne fera pas plus de dégâts que ce que ça a déjà fait".

Un village dévasté

Ces dégâts, la maison de Jules et Carla en est une illustration. Le frère et la soeur redoutent eux aussi le retour des flammes même s'ils ont tout perdu.

"Le feu était tellement fort que même l'aluminium a fondu. Cela fait plus de 16 ans qu'on est ici, le hangar c'était mon grand-père qui l'avait construit, ça fait mal", se désole Jules. "Tout est brûlé, les baies vitrées ont explosé, on est horrifiés", ajoute Carla.

À l'horreur s'ajoute donc la crainte de voir les flammes revenir brûler le peu qui est encore debout dans cette commune largement sinistrée. Depuis le début de l'incendie, une personne est morte et 13 ont été blessées tandis que trois personnes sont toujours portées disparues.

Pierre Bazin