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Nîmes: face aux violences, des salariés d'un bailleur social exercent leur droit de retrait

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Le quartier du Mas de Mingue, à Nîmes, est devenu au fil des années un important point de deal. Les gestionnaires des résidences HLM implantées à cet endroit ne sont plus les bienvenus, au grand dam des habitants. Trois salariés ont fait valoir leur droit de retrait.

Face aux menaces à répétition et aux violences, les agents d'un organisme HLM de Nîmes ont décidé de faire jouer leur droit de retrait. Depuis mardi, trois salariés du bailleur social Habitat Gard ne veulent plus travailler dans le quartier du Mas de Mingue, où les tensions sont de plus en plus importantes.

Soutenus par leur direction, une plainte a été déposée. Un droit de retrait qui n’étonne pas Nadège Guillon Ollier, présidente du comité de quartier, qui comprend la décision du bailleur social. Impossible pour eux de nettoyer des halls et de garder des immeubles.

“Ce n’est pas acceptable que des salariés qui viennent faire leur travail se fassent menacer. Je le déplore”, indique-t-elle.

Mais c’est un fait, depuis un an environ, les violences verbales et physiques liées au trafic de drogue sont en augmentation et créent un fort sentiment d’insécurité chez les habitants. “Ça s'est aggravé. Il y a des petits groupes qui sont de plus en plus importants. On a eu effectivement des tirs d’armes qui ont tué certains de nos enfants… C’est très inquiétant”, appuie-t-elle.

L'Etat sollicité

Consciente des problèmes, elle refuse néanmoins que son quartier soit stigmatisé. “Ça donne encore une fois une mauvaise image du quartier. Moi, ça fait 20 ans que j’y habite et il y avait une belle ambiance. C’est dommage pour les habitants qui sont prêts à évoluer, à avancer”, pointe-t-elle.

Aujourd’hui Nadège Guillon Ollier a peur que son quartier soit abandonné et elle en appelle à l’Etat.

“On a demandé un bureau de police. Il ne faut pas nous abandonner sur ce sujet parce qu’il ne faut pas laisser la place à la délinquance”, estime-t-elle.

Et parmi les solutions envisagées, la création d’une maison de santé serait indispensable selon elle pour remettre du lien social dans le quartier.

Estelle Henry avec Guillaume Descours