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"On ne laisse pas tomber les gens": à Marseille, des habitants accueillent des sinistrés

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L'effondrement d'un immeuble à Marseille a provoqué l'évacuation de centaines d'habitants du quartier. Ces derniers, pour beaucoup, ne peuvent pas rentrer chez eux pour des raisons de sécurité. Alors, la solidarité s'organise.

Après l’effondrement d'un immeuble rue de Tivoli à Marseille, c’est près de 300 personnes dans le quartier qui ont dû être évacuées par précaution. Si certains ont pu repasser quelques minutes chez eux pour récupérer des affaires, personne ne sait encore quand ces riverains pourront regagner leurs logements.

Des habitants qui peuvent cependant compter sur la solidarité des autres Marseillais. Des dons d'argent, de vêtements, de nourritures affluent, notamment à la mairie du 4e et 5e arrondissement, où un centre de collecte a été mis en place. Si beaucoup de ces évacués ont trouvé refuge chez des proches, des habitants du quartier se proposent aussi pour accueillir des sinistrés même s'ils ne les connaissent pas.

En regardant Madeleine et Sylviane prendre l'apéritif l'une à côté de l'autre sur le canapé, on croirait voir deux amies de longue date en train de refaire le monde. Et pourtant, dimanche encore, elles ne se connaissaient pas.

“C’est une amie qui m’a téléphoné me disant qu’elle a une amie d’amie qui était en rade et qui avait besoin d’un logement”, explique-t-elle.

Car Sylviane habite juste à côté des immeubles qui se sont écroulés. Impossible d'y vivre pour le moment. “Madeleine m’a acceptée, moi, les chats… Elle a été super”, confie Sylviane. Plus qu'un toit, c'est un moyen de se reconstruire que Madeleine lui a offert. “J’ai besoin de stabilité là, je crois. Je me sens en sécurité ici. Les gens accueillant comme ça, il n’y en a pas énormément”, indique Sylviane. “C’est normal pour moi d'accueillir des gens. On ne les laisse pas tomber”, appuie Madeleine.

Une longue attente?

Véronique, elle aussi, a reçu des propositions de logement. “J’ai une collègue, je ne pensais même pas qu’elle savait où j’habitais. Et hier soir, elle m’a fait un SMS en me disant ‘ma pauvre, je pense à toi’”, explique-t-elle.

Mais pour le moment, cette mère de famille a préféré décliner.

“On n'est qu’au début de l’aventure donc je n’ai pas envie d’aller m’incruster dès le début chez les gens parce qu’ils ont une vie. Ce n’est pas parce que la mienne est pourrie maintenant qu’il faut que j’aille pourrir la leur”, indique-t-elle.

Sa crainte, c'est de devoir attendre plusieurs mois avant de pouvoir retourner vivre chez elle.

Martin Bourdin avec Guillaume Descours