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Paris: avant les JO, de plus en plus de propriétaires expulsent leurs locataires... parfois illégalement

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Depuis le début de l'année, les propriétaires parisiens sont de plus en plus nombreux à demander à leurs locataires de quitter les lieux. Et ce n'est pas toujours légal, alors que les JO 2024 débuteront dans moins de cinq mois.

Le sénateur communiste Ian Brossat a déposé le 12 février une proposition de loi pour "une trêve olympique des expulsions locatives" à Paris. Car de plus en plus de propriétaires, qui veulent louer plus cher leur appartement aux spectateurs des Jeux olympiques, demandent à leurs locataires de rendre les clés du jour au lendemain.

Les congés pour "reprise" ont augmenté de 23% en 2024 par rapport à l’année dernière, selon l'Agence départementale d'information sur le logement.

Il y a trois mois, dans la boîte aux lettres, Justin et sa copine ont eu une très mauvaise surprise: un courrier de l'huissier. “De la part de ma propriétaire, le contrat de bail se finissant en mars, elle n’allait pas prolonger le contrat. Je ne m’y attendais pas du tout”, indique-t-il.

Car cela fait trois ans qu'ils louent le meublé sans aucun problème. A seulement quelques mois de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, le doute s'installe...

“C’est un 23 m² en bord de Seine. Donc au moment des JO… Elle ne m’a jamais dit explicitement que c’était pour ça, mais j’en suis certain”, assure-t-il.

Un phénomène de plus en plus courant

D'autant que sur la lettre d'éviction, rien n'indique pourquoi le couple doit faire ses cartons. Et ça, c'est illégal. Des cas comme celui-ci, Pierre-Louis, juriste pour l'Agence départementale d'information sur le logement à Paris, en recense de plus en plus depuis l'été dernier.

"Il faut que ce soit notifié noir sur blanc, ce qui motive le congé. On a une dizaine de pourcents d’augmentation de sollicitations. Le phénomène touche des gens qui n’ont aucune difficulté financière pour honorer leurs obligations par rapport à leur propriétaire”, indique-t-il.

Si c'est votre cas, sachez que seule la vente, la reprise ou de lourds travaux avec devis vous obligent à quitter votre logement.

Inès Zeghloul avec Guillaume Descours