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Retraites: certains Français lassés par les grèves et les manifestations à répétition

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Cela fait plus de deux mois que les mouvements de contestation contre la réforme des retraites ont débuté. Ce mardi, ce sera même la 10e journée de mobilisation appelée par l'intersyndicale. Pourtant, certains Français, impactés par les grèves notamment, disent ressentir un début de lassitude.

Dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce mardi à l'appel de l'intersyndicale. 650.000 à 900.000 manifestants devraient se réunir selon une note des renseignements, dont 70.000 à 100.000 personnes à Paris. Environ 200 rassemblements sont prévus à travers le pays.

Depuis le début de la mobilisation, en janvier, le schéma est souvent le même: grèves, blocages, perturbations, dégradations. Depuis deux mois, à Lyon, Marius multiplie les jours de télétravail. Il subit surtout les perturbations dans les transports en commun. “Des blocages, des grèves… J’ai un peu de mal à aller travailler”, indique-t-il.Pas très pratique, mais c’est un moindre mal selon cet étudiant. “Si le seul moyen d’arriver à nos fins, c’est ça, autant le faire”, ajoute-t-il.

Lucas, lui, suit plutôt de loin le mouvement social, mais il se rend compte que ses proches commencent à se lasser.

“Il y a beaucoup de gens qui en ont marre de toutes ces grèves, notamment mon colocataire qui va au travail en métro donc ça a un impact sur lui”, confie-t-il.

Une issue très incertaine

Retraitée de 82 ans, Paule voit défiler les cortèges sous sa fenêtre. Et ce qui l’énerve, désormais, ce sont les dégradations à répétition. “Ce que je ne trouve pas normal, c’est de tout casser. Et puis à force, les gens ont peur”, assure-t-elle.

Une atmosphère plus lourde qu’au début. Stéphane a dû barricader son agence immobilière. Sa vitrine a déjà été prise pour cible. “C’est un petit peu compliqué de travailler dans cette ambiance-là et puis c’est vrai qu’il y a une ambiance générale qui est loin d’être bonne”, juge-t-il. Le pire, pour ce professionnel, c’est de ne pas savoir quand la tension va retomber.

“On n’enlève plus ses palissades comme on pouvait le faire à l’époque. Là, on va les conserver jusqu’à la fin des manifestations, mais on a du mal à entrevoir cette finalité”, admet-il.

Jeudi dernier, la mobilisation avait atteint un record à Lyon avec plus de 50.000 personnes selon les syndicats.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours