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Retraites: de nouvelles violences à Rennes samedi après-midi

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Commerces vandalisés, deux voitures brûlées, affrontements avec les forces de l'ordre: une manifestation régionale contre la réforme des retraites, samedi à Rennes, a une nouvelle fois été marquée par de nombreux heurts.

Rennes, samedi 15 avril en début d'après-midi: un cortège constitué de plus d'un millier de personnes, des jeunes en large majorité, s’élance place de la République, en plein centre-ville de la cité bretonne, au lendemain de l'incendie de la porte d'un commissariat et de celle du couvent des Jacobins.

Une manifestation "non-autorisée" contre la réforme des retraites, d'après la préfecture, à l'appel de collectifs via les réseaux sociaux. Dès le départ, la place est encerclée par les forces de l’ordre. Le cortège de manifestants tourne en rond. Il est impossible, ou presque, de sortir de ce lieu.

Une agence bancaire vandalisée

Très vite les premiers heurts éclatent. Après quelques dizaines de minutes de marche, des manifestants commencent à casser des abris bus, à taguer des murs et à s’opposer aux forces de l’ordre. Des jeunes habillés de noir lancent des pierres, des bouteilles, parfois des fusées d'artifice.

Les policiers répondent par l'usage de gaz lacrymogène et de jets d’eau pour tenter de disperser et faire reculer les manifestants les plus radicaux. Certains d’entre eux, les yeux rougis par les gaz se réfugient dans des hall d’immeuble.

D’autres s’en prennent à des voitures: deux sont brûlées et plusieurs cassées. Une agence bancaire CIC est vandalisée. Des ordinateurs et des poubelles ont été incendiées. Le centre-ville de Rennes est encerclé de fumée.

11 arrestations

"Les attroupements ont réuni 1.200 personnes, au plus fort, dont plusieurs centaines de casseurs grimés, ultras et manifestants violents", écrit la préfecture, faisant état de onze individus arrêtés qui "seront présentés à l'autorité judiciaire".

La préfecture note aussi qu'une gendarme a été blessée et été conduite à l'hôpital et deux manifestants ont été pris en charge par les pompiers.

"Des groupuscules radicaux venus de toute la France ont à nouveau saccagé notre centre-ville cet après-midi (...) Jusqu'où ira cette folie destructrice?", s'est émue la maire PS de Rennes Nathalie Appéré, dans un communiqué samedi soir.

"Les dommages se chiffrent en centaines de milliers d'euros", déplore-t-elle, estimant que "l'État doit reconnaître la situation particulière de notre ville" et mettre en place des dispositifs financiers pour venir en aide aux commerçants touchés.

Le calme est revenu sur place presque deux heures après le début de la mobilisation. Les dégâts sont lourds mais les manifestants toujours aussi déterminés. Ceux rencontrés l’assurent: la mobilisation ne s’arrête pas et pourrait même s’amplifier.

Léna Marjak avec MM et AFP