Arrêts-maladies abusifs: 700 médecins épinglés par l’Assurance maladie, les syndicats ulcérés

Quel bilan pour la chasse aux arrêts-maladies abusifs? La campagne de l'Assurance maladie a notamment visé les 1.000 médecins les plus gros prescripteurs. C’est-à-dire ceux qui délivrent beaucoup plus d'arrêts-maladies que leurs confrères de la même région, en prenant en compte différents biais comme le niveau de richesse du territoire où ils exercent, ainsi que l'âge et le sexe de leurs patients (les salariés les plus âgés sont plus souvent malades), et en excluant les arrêts des patients souffrant d'un cancer.
Sur ces 1.000 médecins, environ un quart d'entre eux sont parvenus à démontrer leur bonne foi. Il reste donc un peu plus de 700 praticiens épinglés, un chiffre à comparer avec les 50.000 médecins généralistes en exercice. L'Assurance maladie leur a demandé de réduire leur nombre de prescription d'arrêts-maladies. C'est ce qu'on appelle dans le jargon une mise sous objectif. Sauf qu'un peu plus de la moitié d'entre eux ont refusé cette mise sous objectif...
La menace d’une amende de 6.000 euros
Ils sont donc plusieurs centaines à être convoqués en ce moment devant des commissions, qui peuvent les obliger à justifier chaque arrêt prescrit, sous peine d'une amende de 6.000 euros. Une sorte de "flicage" selon les mots des syndicats de médecins, qui sont ulcérés. Le premier d'entre eux, MG France, conteste le mode de calcul utilisé par l'Assurance maladie dans son ciblage et dénonce "des injustices flagrantes", fondées sur des "redressements statistiques hasardeux" qui ne prennent pas suffisamment en compte les "patientèles atypiques".
Certains syndicats menacent même d'aller en justice, comme l'USLM et le FMF. Et c'est dans ce contexte brûlant qu'a lieu la négociation qui vise notamment à augmenter le tarif des consultations, avec une deuxième réunion ce mercredi après-midi. La première s'est pourtant déroulée dans un climat serein, d'après les participants. On verra si ça dure.