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Santé

Crise de l'hôpital: la baisse du nombre de lits a continué en 2022

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Plus de 6.700 lits d'hospitalisation complète ont été fermés en 2022, poursuivant la baisse constatée ces vingt dernières années. Au 31 décembre 2022, les 2.976 hôpitaux publics et privés disposaient très exactement de 374.290 lits d'hospitalisation complète, soit 6.713 de moins que l'année précédente.

La baisse du nombre de lits à l'hôpital s'accentue en 2022. Moins 1,8 % de lits, après moins 1.4 % en 2021. Depuis fin 2013, la baisse cumulée atteint 39.000 lits d'hospitalisation complète. En revanche, le nombre de places d'hospitalisation ambulatoire progresse sur la même période, plus 17.400 places, mais ne compense pas la perte globale.

Et en 2023, les exemples de fermeture de lits continuent de se multiplier partout en France. Comme par exemple dans cette petite structure, l'hôpital intercommunal Espalion-Saint-Laurent-d'Olt, en Aveyron, menacée par une fermeture temporaire selon la direction de 19 lits sur 98, à cause du manque de médecins.

“Ce qui nous inquiète le plus, c’est que ça atteint le service de médecine et que ça permettait d’avoir les personnes âgées proches de leurs familles. Les gens vont être obligés d’aller sur Saint-Julien ou Rodez… Enfin, très loin pour le nord-Aveyron”, indique Nathalie Bourdettes, de Force Ouvrière, qui représente l'intersyndicale.

Des fermetures seulement temporaires?

Les hôpitaux de proximité sont concernés, mais aussi les plus gros établissements, comme les 150 lits fermés sur 1.926 au CHU de Limoges. Comme pour l'hôpital d'Espalion, manque de personnel, mais pas que, selon Florence Metge Bureau, secrétaire générale CGT.

“Certains lits ont été fermés par choix puisqu’ils ont été transformés en places d’hospitalisation de jour ou de chirurgie ambulatoire. On se retrouve avec des urgences qui sont surbookées, avec des patients qui sont dans les couloirs à attendre une place. On a aussi des délais pour avoir une place en hospitalisation qui sont longs. On aurait un peu plus de lits, on pourrait faire un peu plus d’activité”, indique-t-elle.

Toutes ces structures craignent que ces fermetures annoncées comme temporaires deviennent définitives.

Carolinne Philippe et Guillaume Descours