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Invasion de punaises de lit à Toulouse: "Personne n'est à l'abri"

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En trois jours, les punaises de lit ont envahi le quartier Bagatelle à Toulouse et pourri la vie de ses habitants. De Marseille à Paris, de nouveaux foyers se déclarent sans cesse depuis 20 ans. En France, 200.000 habitations sont touchées. C'est un problème de santé publique, explique à RMC.fr le Pr. Antoine Berry, chef du service de parasitologie-mycologie au CHU de Toulouse. Mais les piqûres sont sans risque; les dégâts sont plutôt psychologiques.

Le Pr. Antoine Berry est chef du service de parasitologie-mycologie au CHU de Toulouse.

"Il y a, à ma connaissance, une recrudescence de ces insectes dans les habitations du nord du monde occidental et de l'Amérique. En ce moment, c'est à Toulouse que les foyers se multiplient. Demain, ce sera une autre ville. A ma connaissance, il n'y a pas de phénomène particulier dans la ville rose. Mais personne n'est à l'abri.

"Un problème de santé publique"

Cela devient un réel problème de santé publique. Si leurs piqûres ne sont pas graves sur un strict plan médical, ces nuisibles peuvent être extrêmement gênants et perturbants.

Ils sont hématophages, ils absorbent du sang. La morsure de punaise de lit ne provoque que des réactions cutanées. Il y a des gens qui rentrent dans un phénomène d'angoisse, de panique, qui ont du mal à gérer psychologiquement le fait que leur lieu de vie soit infecté. D'autant qu'il est particulièrement désagréable de se faire piquer régulièrement. Certains n'en dorment plus. 

Jusqu'à preuve du contraire, on n'a pas pu démontrer la capacité de cet insecte à être vecteur de pathologies infectieuses, virales ou parasitaires.

"Facile d'éviter leur propagation, moins de s'en débarrasser"

Il est plus facile d'éviter leur propagation que de s'en débarrasser. Une fois qu'elles sont installées dans une grande structure, une barre d'immeuble HLM, elle se fichent dans des gaines inaccessibles, et envahissent tout le bâtiment. Difficile alors de s'en débarrasser de façon définitive.

"On peut décontaminer une pièce, mais le problème c'est qu'elles envahissent les canalisations, et c'est difficile d'aller les détruire dans les recoins. C'est pourquoi, dans une simple maison individuelle, il y a moins ce souci de persistance."

Leur élimination nécessite des moyens importants. A Toulouse, la structure municipale peut s'en charger. Mais souvent, ce sont des structures privées qui peuvent être très coûteuses. Si des travaux sont en cours pour trouver de nouveaux moyens de lutte, on a encore des des difficultés à s'en débarrasser."

Propos recueillis par Paul Conge