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Journée mondiale sans tabac: les fumeurs de plus en plus impactés par l'inflation

Le budget cigarettes représente une partie toujours très conséquente pour les fumeurs, dans un contexte de hausse des prix généralisée. De quoi inciter à arrêter? Plus facile à dire qu'à faire, répondent-ils.

En 2020, plus de trois adultes de 18-75 ans sur dix déclaraient fumer (31,8%) et un quart déclaraient même fumer quotidiennement (25,5%), d'après le Baromètre de Santé publique France publié en 2021. Ces achats réguliers représentent 2.4% des dépenses totales des ménages français selon l'Insee, pouvant atteindre les 8% pour les ménages les plus démunis.

Une consommation qui fait souvent mal au porte-monnaie, avec un paquet de cigarettes qui coûte environ 10 euros. 50 euros, c'est la somme qu'Alexandre dépense chaque semaine dans des cigarettes. Un coût de plus en plus important pour l'étudiant, qui subit de plein fouet l'inflation.

"Arrêter? On se pose la question mais c'est toujours plus facile à dire qu'à faire"

"Tout est plus cher, s'alimenter, s'habiller, fumer... Tous les prix ont augmenté. Les cigarettes sur le pouvoir d'achat ça représente une partie énorme. C'est tellement un budget conséquent que ça influe sur tout."

Fumeuse depuis quatre ans, Imane est bien placée pour le savoir. La jeune femme travaille dans la restauration et consacre un quart de son budget au tabac.

"Je gagne entre 1.600 et 1.700 euros par mois et je peux mettre 400 euros par mois dans des cigarettes. Economiser pour des vacances, ce ne sera pas forcément possible. Arrêter la cigarette? On se pose la question mais c'est toujours plus facile à dire qu'à faire."

"Le prix ne devient qu'un méfait supplémentaire pour des fumeurs très dépendants"

Un engrenage dont il est difficile de sortir, inflation ou pas, explique William Lowenstein, addictologue et président de SOS addition.

"La dépendance, elle est un besoin vital, et le prix hélas ne devient qu'un méfait supplémentaire pour des fumeurs très dépendants. En termes de prévention en revanche, pour la jeunesse, un prix élevé, c'est une protection."

En France, le tabac est responsable d'un décès sur huit, soit la première cause de mortalité évitable.

Alexis Vergereau (édité par J.A.)