Levothyrox: 600 malades "à bout de force" interpellent Emmanuel Macron dans un courrier

- - AFP
Ils signent "Les cobayes Victimes du Nouveau Levothyrox". 600 patients ont envoyé une lettre au président de la République, Emmanuel Macron. Un courrier dans lequel ces malades de la thyroïde racontent leur calvaire et disent toute leur détermination (voir la lettre en bas d'article). Les malades s'y disent "à bout de force mais plus déterminés que jamais". D'autres malades devraient continuer à envoyer cette lettre dans les jours qui viennent, selon ses auteurs. L'objectif est toujours le retour de l'ancienne formule du médicament. Les signataires demandent également au chef de l'Etat la mise en place d'un véritable plan d'action pour briser le monopole des laboratoires Merck sur le Levothyrox.
Martine a coécrit cette lettre. Selon elle, il est urgent d'interpeller le chef de l'Etat sur cette situation inquiétante. "M. Macron ne s'est jamais exprimé sur le sujet donc pourquoi ne pas l'interpeller? On attend déjà qu'on nous considère, qu'on nous écoute, qu'on entende notre souffrance, parce qu'elle n'est pas entendue aujourd'hui. Au mieux c'est de l'indifférence, au pire c'est un déni de la souffrance de tous ces Français qui méritent son attention aussi. On ne peut pas se résigner, courber l'échine… On est obligé de se faire entendre et de se dresser parce que cela ne peut pas continuer, cette situation est tout simplement insupportable. Nous la vivons comme une grave injustice."
"On ne peut pas se résigner, courber l'échine…"
Mardi soir, la justice a donné raison à plusieurs malades. Le tribunal de Toulouse a ordonné au laboratoire de délivrer sans délai l'ancienne formule à 25 plaignants. Dans la foulée de la décision du tribunal de Toulouse, un avocat, Christophe Lèguevaque, a adressé un courrier à Agnès Buzyn, la ministre de la santé, pour lui demander d'intervenir. L'avocat soulève en effet plusieurs incohérences dans la décision du tribunal de Toulouse. D'abord, elle ne concerne que 25 patients, ce qui introduit une rupture d'égalité entre les malades selon lui: ceux qui ont accès au Levothyrox ancienne formule et les autres. Même si les poursuites devant les tribunaux pourraient se multiplier ailleurs en France, la jurisprudence sera toujours appliquée au cas par cas. Christophe Lèguevaques demande donc à la ministre de la Santé de trancher en faveur de tous les malades.
"Le Levothyrox est indispensable aux malades"
"Aujourd'hui, les malades demandent à la ministre de la Santé de prendre position et d'être responsable", explique-t-il sur RMC. "Dans les cas d'urgence, il est possible pour la ministre de la Santé de réquisitionner un fabricant pour qu'il fabrique en quantité suffisante un médicament indispensable à la vie des malades. Or nous sommes bien dans ce cas. Le Levothyrox est un médicament indispensable aux malades, et on sait que dans 3 mois, malgré les effets d'annonce de Merck, on n'aura plus de Levothyrox ancienne formule." L'avocat souhaite que la ministre ordonne la réquisition d'office du brevet du Lévothyrox ancienne formule pour qu'il soit produit en France pour le marché intérieur.
Dans la foulée, sans qu'il y ait de lien officiellement, le laboratoire Merck a annoncé mardi soir l'importation de 200.000 boîtes supplémentaires de Levothyrox ancienne formule. Une décision qui, une nouvelle fois, ne suffit pas à satisfaire les malades.