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Obligation de vacciner: "Je ne souhaite pas faire piquer mes enfants en permanence"

Édouard Philippe l'a annoncé hier lors de son discours de politique générale: l'ensemble des vaccins pour la petite enfance recommandés aujourd'hui par les autorités de santé deviendront obligatoires.

Aujourd'hui, trois vaccins infantiles sont obligatoires: diphtérie, tétanos et poliomyélite. Autrement appelés le DTP. Huit autres vaccins sont recommandés par les autorités de santé: coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie haemophilus influenzae pneumocoque, méningocoque G.

Agnès Buzyn, ministre de la Santé, avait déjà lancé le débat mi-juin. "Ce double système (vaccins obligatoires et vaccins recommandés) est une exception française. Cela pose un vrai problème de santé publique". La ministre de la Santé détaillera son projet sur les vaccins mercredi, à 17h au Ministère de la Santé.

"Du moment que les vaccins existent je la fais vacciner"

Chez un pédiatre du 18ème arrondissement de Paris, cette obligation fait débat chez les parents. Il suffit de les compter sur le carnet de santé: Léna a reçu 11 vaccins quand elle était bébé. Onze vaccins nécessaires pour sa maman, Cécile. "A chaque fois qu’elle a fait ses vaccins, ça s’est toujours bien passé, il n’y a même jamais eu de poussée de fièvre. A partir de là, je la fait vacciner. Je me suis toujours fait vacciner, mes parents m’ont toujours fait vacciner, et je suis en bonne santé. C’est un signe que les vaccins c’est efficace. Je pense que ma fille c’est pareil. Du moment que les vaccins existent je la fais vacciner".

"Ce n’est pas un exercice très agréable pour eux"

Sévrin reste lui beaucoup plus sceptique sur l'obligation d'autant de vaccins. Ces deux garçons ont eu seulement le DTP, diphtérie, tétanos, poliomyélite. Pas question d'en faire plus. "D’une part je ne souhaite pas les faire piquer en permanence, ce n’est pas un exercice très agréable pour eux ni pour nous. Et ensuite ils peuvent aussi acquérir leurs défenses naturellement. Ce n’est pas très grave de tomber malade et à cet âge-là i ls récupèrent vite. On a fait ce qui était nécessaire, mais on n’a pas fait les onze vaccins".

Des vaccins obligatoires pour une efficacité pas forcément prouvée, s'indigne Jacques Bessin, président de l'union nationale des associations citoyennes de santé. "Est-ce qu’on a une garantie de résultat? Est-ce qu’on va nous certifier que tel enfant vacciner on est sûr à 100% qu’il ne fera pas la maladie? Impossible à faire. Sur le respect du corps humain aujourd’hui, le gouvernement de Mr. Macron le balaie du revers de la main. ‘Votre corps nous appartient, on fera ce qu’on voudra’". Et pour dénoncer l'obligation de ces 11 vaccins, des rassemblements sont prévus ce samedi partout en France.

Quentin Pommier (avec A.M.)