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Santé

Octobre rose: un soutien-gorge connecté pour dépister le cancer du sein

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Pour améliorer le dépistage du cancer du sein, plusieurs entreprises françaises ont mis au point un outil révolutionnaire : une brassière connectée.

A l'occasion d'Octobre rose, la lutte contre le cancer du sein est sous les feux des projecteurs. Un sujet essentiel, puisqu’une femme sur 8 est touchée par cette maladie au cours de sa vie. Si le cancer du sein fait partie de ceux qui se soignent relativement bien, avec une guérison 9 fois sur 10 environ, il faut pour cela être dépisté au plus tôt.

C'est pourquoi un outil est en cours de développement à l’hôpital Nord Franche-Comté, du côté de Besançon, ou encore à la startup française Hope : un soutien-gorge capable de dépister le cancer du sein.

Des capteurs thermiques

Les soutien-gorge de dépistage sont conçus avec des capteurs thermiques à l'intérieur du textile. Ceux-ci vont surveiller en continu la température des tissus mammaires, ce qui peut montrer qu’il y a une anomalie. Le tout est couplé à une IA qui va permettre d’analyser les données, poser un diagnostic et dire s’il faut faire des examens plus poussés.

L’idée n’est pas de remplacer la mammographie, qui reste l’examen de référence, mais plutôt de l’installer chez des médecins généralistes pour toucher des populations plus jeunes ou réticentes à se faire dépister.

Il permet aussi d'être aussi porté directement chez les particuliers, notamment les personnes à risque, qui ont déjà eu un cancer, ou présentent des antécédents familiaux. Utilisé régulièrement, l'outil servira un peu comme un tensiomètre à la maison.

Application et IA

Le matériel est encore en phase de test, mais les résultats sont déjà encourageants. Le dispositif de la startup française Hope a notamment donné lieu à une étude clinique en région lyonnaise, avec un taux de précision sur le diagnostic de 75%.

Par ailleurs, Hope Valley AI a mis au point une application, encore en phase de test et sur inscription, pour permettre de faire un auto-examen depuis chez soi grâce à l’IA. Grâce à un selfie vidéo fait régulièrement, le smartphone va générer un jumeau numérique du sein pour analyser des changements infimes de la poitrine. Couplé avec des données cliniques et un guide à la palpation, il pourrait permettre de faire une sorte de pré-mammographie.

Toutes les données sont transmises à une plateforme médicale qui fait un bilan préventif tous les mois. En cas d’anomalie détectée, elle invite à voir un professionnel.

Un test de salive ?

Mais un problème demeure : les femmes ont droit à une mammographie tous les deux ans à partir de 50 ans car ce sont des examens ionisants. Sauf qu'un cancer peut se décaler 6 mois après l’examen, et donc décaler le dépistage à 1 an et demi avant l’examen suivant...

Une autre solution pourrait simplifier les choses : un test salivaire. Ça fait plusieurs années que les chercheurs travaillent sur cette piste. L'idée serait d'aller chercher dans un échantillon salivaire certains biomarqueurs spécifiques, notamment les modifications des molécules de sucre présentes dans les cellules, qui peuvent indiquer une inflammation ou certaines maladies comme le cancer.

Grâce à un simple test salivaire, il serait possible de détecter si la personne a un cancer, et même de quel type de cancer il s’agit. Un outil de dépistage incroyable, mais un peu plus lointain : les premiers tests cliniques ne pourraient intervenir que d’ici 4 ou 5 ans.

Anthony MOREL et LAM