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"On a atteint un point de rupture": cet été encore, les urgences des hôpitaux français sous tension

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Plusieurs services des urgences sont obligés de ralentir la cadence ou de fermer temporairement pour gérer l'afflux de patients cet été. Une situation due à un surcroît d'activité, et à un manque de personnel. Certains font déjà appel à la régulation via le SAMU, mais d'autres vont devoir s'y mettre.

Nouvel été sous tension dans les hôpitaux français. Plusieurs services des urgences sont obligés de ralentir la cadence ou de fermer temporairement pour gérer l'afflux de patients. Entre le surcroît d'activité et le manque de personnel soignant, ces établissements n'ont plus le choix.

Plusieurs chefs des urgences le reconnaissent, c’est encore un casse-tête cet été. Bordeaux, Metz, Brest, mais aussi à Nantes, où le syndicat Force Ouvrière tire la sonnette d’alarme.

“Je pense qu’on a atteint, pour certains, un point de rupture. On a rencontré nos collègues qui étaient dans un état extrêmement préoccupant. Ils sont dans un état de fatigue et d’épuisement très avancé suite à un afflux de patients et surtout à des patients qui sont restés très longtemps aux urgences”, assure Jérémy Beurel, secrétaire général adjoint du syndicat.

Pour le docteur Marc Noizet, président de Samu-Urgence France, cette situation est aggravée avec le pont de quatre jours dû au 15 août. “Les services d’urgence se retrouvent avec non seulement un afflux de patients qui n’est pas habituel et d’autre part des vraies difficultés comme d’habitude pour pouvoir hospitaliser leurs patients parce qu’il n’y a pas assez de lits d’hospitalisation de médecine dans les hôpitaux", explique-t-il sur RMC.

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Une amélioration par rapport aux deux dernières années

Manque de bras, manque de moyens, manque de matériel… Les raisons sont nombreuses. Certains établissements subissent aussi les fermetures temporaires des urgences d’hôpitaux voisins. “Le CHU concentre un petit peu tout ce qui ne peut pas être pris en charge dans les autres structures qui sont soit en accès régulé soit fermées”, indique Louis Soulat, chef des urgences du CHU de Rennes et du SAMU 35.

Le médecin reconnaît tout de même une amélioration par rapport aux deux dernières années, notamment grâce à la régulation d’accès aux urgences via le SAMU.

“Il faut qu’on arrive à l’aide de la régulation justement à recentrer l’activité des urgentistes sur son corps de métier ce qui fait qu’on rendra cette spécialité attractive”, juge-t-il.

En Normandie, l’Agence régionale de santé appelle à la “solidarité territoriale”, pour assurer l’équilibre et la continuité des soins sur le territoire.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours