Vaccination contre le Covid: "Un désaveu" de la part des soignants selon Benjamin Davido

Nez qui coule, fièvre, Covid, grippe... Les fêtes de Noël sont placées sous le signe de la maladie pour de nombreux Français. Une période de vacances où les gens se réunissent, augmentant les risques de contaminations.
Quatre épidémies simultanément
"Pour ces fêtes de Noël et ce réveillon, le véritable enjeu, c'est le retour de cette période de vacances, notamment avec le brassage et le fait qu'après le petit effort consenti, il y a souvent un relâchement qui donne justement du sang frais à tous ces virus et ces bactéries", explique Benjamin Davido, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital de Garches, dans les Hauts-de-Seine, invité d'Apolline Matin, sur RMC ce lundi. Au moins quatre épidémies sont en cours: le Covid, la grippe, la bronchiolite et le mycoplasme des pneumonies.
"Le risque, ce n'est pas tellement que ces malades ne soient pas pris en charge, c'est que ceux qui avaient rendez-vous le 10 janvier pour un suivi de chimiothérapie, ou un suivi auprès de leur cardiologue, soient retardés et décalés et qu'il y ait une perte de chance", détaille Benjamin Davido.
Une trop faible vaccination contre le Covid
Le Covid reste l'épidémie la plus contagieuse. Mais la vaccination ralentit. Seules 25,6% des personnes ciblées par la campagne lancée le 2 octobre dernier sont allées se faire vacciner. Du côté des personnels soignants, il existe également "un désaveu" selon Benjamin Davido.
"C'est un vrai problème parce qu'on est passé d'un extrême à l'autre", ajoute-il.
Selon lui, la communication sur la vaccination n'a peut-être pas été idéale: "On a dit au début, peut-être un peu avec excès, que la vaccination des soignants allait protéger les personnes les plus fragiles. On sait qu'elle ne peut pas suffire à protéger les plus fragiles. Puis, à l'hôpital, c'est un endroit où on est masqué 24h/24. Il y a cette protection supplémentaire, qui n'est pas suffisante, mais qui fait qu'un certain nombre de personnels soignants s'est finalement dit 'on va essayer de faire sans le vaccin'."
Le chef de service à l'hôpital de Garches rappelle que le faible de taux de vaccination à l'hôpital peut causer des infections au Covid chez des patients passés par l'établissement pour un autre problème de santé. Une conséquence délétère.