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Simone, qui vit seul dans un HLM de 4 pièces: "Partir d'ici, ce serait ma mort"

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Ce pourrait être une des mesures du plan logement que le gouvernement présente ce mercredi midi: la fin du droit, pour les locataires de HLM, de rester toute leur vie dans le même appartement même si leur niveau de vie ou leur situation familiale évoluent. Un changement qui serait mal vécu par les locataires, comme l'a constaté RMC.

Le gouvernement va-t-il oser s'attaquer à un des principes fondateurs du logement social en France: le droit au maintien dans les lieux? Après avoir été repoussé d'une semaine, le plan logement sera présenté ce mercredi midi. L'Etat veut faire des économies, alors qu'il consacre 40 milliards d'euros par an dans le secteur du logement. Plusieurs mesures devraient être annoncées, dont la modification des aides au logement (les APL), la simplification des normes de construction et de la délivrance des permis de construire pour favoriser la construction

Et pour remédier au manque de places dans les logements sociaux, le gouvernement envisage de s'attaquer au droit au maintien dans les HLM. En clair, si sa situation évolue, un locataire n'aura plus le droit de rester à vie dans son logement social.

"Je ne me vois pas partir d'ici"

Une piste de réforme qui inquiète les locataires, comme Simone, rencontrée par RMC à la Cité Georges Lebond de Villejuif, dans le Val-de-Marne. Cette retraitée de 82 ans habite depuis 50 ans au 10ème étage d'une tour HLM. Aujourd'hui, ses enfants sont partis, son mari est décédé, elle habite seule dans un 4 pièces. Trop grand pour elle... selon le gouvernement qui pourrait l'obliger à déménager. "Je vous le dis sincèrement, ce serait ma mort, assure Simone. Je ne me vois pas partir d'ici. On a bâti notre vie avec nos enfants ici. C'est ma vie".

Dans cette cité, ils sont nombreux dans la même situation. Ce qui fait dire à Michel Mittenaere, de la Confédération nationale du logement, que le gouvernement fait une erreur. "C'est à chaque fois prendre des mesures pour chasser les classes moyennes des HLM et les ghettoïser. Il n'y aura bientôt que des pauvres, bien entassés dans un coin". Jeudi, avec d'autres associations, il sera dans la rue en marge de la manifestation anti-loi travail pour faire signer une pétition contre cette réforme du logement.

P. G. avec Juliette Droz