Automobile: des limiteurs de vitesse intelligents obligatoires dès le 1er juillet, une bonne idée ?

Certaines voitures en sont déjà équipées, mais le gadget sera bientôt obligatoire pour les voitures neuves. A partir du 1er juillet, tous les véhicules devront être doté de limiteurs de vitesse.
Cet outil, appelé l'Intelligent Speed Assistant (L'ISA), est capable de lire les panneaux de signalisation et d'utiliser les données GPS pour adapter la vitesse.
Si ce n'est pas une nouveauté, cet ISA est différente en raison d'une autre fonctionnalité qui n'existait pas auparavant. Elle pourra notamment "forcer" les automobilistes à ralentir de deux façons: soit en réduisant d'office la puissance du moteur, soit avec un avertisseur sonore en cas de dépassement de la vitesse.
Dans certains cas, telles que des situations d'urgence qui implique un excès de vitesse, il sera possible de reprendre le contrôle du véhicule en appuyant fortement sur la pédale ou en désactivant le limiteur au moment du démarrage.
Une conduite assistée pour une vigilance moindre
Si cette idée apparaît comme une avancée vers une conduite plus intelligente, elle est aussi vue d'un mauvais oeil par certains, car considérée comme un moyen supplémentaire d'assister les automobilistes, qui se responsabilisent moins sur la route.
C'est notamment la pensée de Xavier, un gérant d'auto-école en Haute-Garonne. "On sait que la première cause d'accidentologie sur l'autoroute est l'endormissement, et les gens s'endorment car tout devient de plus en plus assisté. Plus on vous aide, plus votre vigilance diminue", explique-t-il dans l'émission Estelle Midi du mardi 21 mai.
Le gérant rappelle également toute l'imporance de faire des erreurs au volant. "On laisse les élèves se tromper, sinon il n'y a pas de pédagogie", explique le moniteur.
"Je préfère avoir des voitures où il y a peu d'assistance. On créé à mon sens de mauvaises habitudes de conduite", ajoute-t-il.
De son côté, Pascal, un conducteur très régulier originaire de Bordeaux, estime que cet outil, qu'il a testé, est très utile. Cela sert énormément quand on fait beaucoup de route", confie l'automobiliste.
S'il confirme bien quelques erreurs, il assure que cette fonctionnalité lui a permis de mieux vivre ses déplacements. "J'ai fait un trajet beaucoup plus serein, moins fatigué, moins de stress, car je sais que je n'ai pas été au-delà des vitesses et que je n'ai pas été flashé", assure-t-il.
De son côté, Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes, pointent des situations dangereuses avec cet outil, rendant la conduite stressante.
Il prend l'exemple de sa propre expérience sur une autoroute limitée à 130 km/h. Alors qu'il approchait d'une voie de décélération, sur laquelle des vitesses moindres sont indiquées, la voiture ne s'est pas adaptée à la bonne signalisation.
"Le véhicule se plante parfois dans la lecture du panneau et fait piler votre voiture, la faisant passer de 130 km/h à 50 km/h", affime-t-il.
Pour le représentant, c'est une certitude, donner ici sa totale confiance à un système artificel est une mauvaise idée. Il conclut : "On n'est pas au point. On ne peut pas le mettre en place, c'est dangereux."