Carburant: faut-il un retour de la taxe flottante pour empêcher l'envolée des prix?

C'est l'une des conséquences de l'attaque surprise du Hamas contre Israël: les cours du pétrole ont grimpé de plus de 4% ce lundi. Ni la bande de Gaza, ni l’État hébreu ne produisent de pétrole, mais une éventuelle extension du conflit à la région est redoutée par les marchés. Le Moyen-Orient détenant une très grande partie des réserves de pétrole mondiales, l'inquiétude est grande.
Conséquence, les prix à la pompe pourraient grimper dans les prochains jours. Et une proposition revient sur la table: faut-il instaurer une taxe flottante? Une note du think tank Terra Nova plaide en faveur du retour de la TIPP flottante, une taxe instaurée de 2000 à 2002 par le gouvernement socialiste de l’époque, puis supprimée.
Concrètement, il s'agirait de moins taxer les carburants en cas d'envolée des prix du pétrole et davantage en cas de baisse. Jimmy, qui utilise énormément sa voiture, a bien conscience que les taxes représentent une bonne partie de son plein à 100 euros.
“Ça prend pratiquement 60% de la part de ce que l’on paie à la caisse donc je pense qu’il est désormais important, s’ils sont vraiment sérieux en disant qu’ils veulent accorder du pouvoir d'achat à la population française, qu’ils baissent les taxes”, indique-t-il.
Un gain minime?
Et pour y parvenir, il y a une parade déjà utilisée par le gouvernement Jospin, que Christian n’a pas oublié. “La TIPP flottante, qui est dans les cartons actuellement, serait une solution à ce problème”, assure-t-il.
Il s'agirait donc de faire baisser la fiscalité quand l'essence est chère, et la faire augmenter quand elle est plus abordable. Une idée que défend Patrice Geoffron, professeur d'économie à l'université Paris-Dauphine.
"On propose d'avoir des mécanismes d'amortissement tel qu'ils ont été mis en place très peu de temps sous Jospin il y a une dizaine d'années. Donc une taxe élastique. La philosophie du dispositif est assez intéressante. On a fait un calcul et en 2022, avec une taxe vraiment élastique, la limitation aurait été à 1,75 euro. Donc on se serait trouvé dans un environnement moins anxiogène. Mais le deal, c'est d'avoir cet amortisseur à la hausse et à la baisse", expliquait-il ce mardi matin sur RMC.
Mais le professeur d’économie Philippe Chalmin n’est pas vraiment convaincu. “C’est un système relativement complexe et qui de toute manière ne jouerait que sur la partie de la TVA portant sur le carburant, c’est-à-dire seulement pour quelques pourcentages”, explique-t-il. Soit, selon ce spécialiste, un gain d’à peine 5 centimes sur un litre d’essence à 2 euros.