Europe: des compagnies aériennes craignent de nouvelles grèves cet été

Des compagnies aériennes craignent de nouvelles grèves cet été (photo d'illustration). - Silas Stein / dpa / AFP
Le début d'année 2023 a été perturbé dans l'aérien à cause de grèves, particulièrement en France. Alors ce mardi, des compagnies aériennes ont mis en garde contre un possible retour de ces grèves cet été, qui pourraient "ruiner" les voyages de millions de passagers en Europe.
L'association Airlines for Europe (A4E) a une nouvelle fois interpellé la Commission européenne, comme elle l'avait fait en mars au plus fort de la grève de contrôleurs aériens français, pour qu'elle atténue les effets d'un éventuel conflit social.
A4E, qui défend les intérêts de grands transporteurs basés sur le Vieux continent dont Ryanair, easyJet, Air France, Lufthansa et British Airways, souhaite un "arbitrage obligatoire avant que les syndicats de contrôleurs aériens ne menacent de lancer une grève".
Plus de 10 millions de passagers impactés
Elle demande aussi qu'un "préavis de 21 jours" soit mis en place pour ces grèves. L'organisation insiste à nouveau sur la "protection des survols" du pays où le mouvement social a lieu, ainsi qu'un "droit de recours auprès des fournisseurs de services de navigation aérienne" pour être dédommagés du coût des perturbations, a-t-elle expliqué dans un communiqué.
L'organisme de surveillance du trafic aérien Eurocontrol avait estimé, au mois d'avril, que 30% des vols en Europe, soit "plus de 10 millions" de passagers, avaient été touchés depuis début mars par la grève des aiguilleurs du ciel français.
Le mouvement de contestation de la réforme des retraites a été suivi par certains contrôleurs aériens en France. De fait, une partie des mouvements au départ ou à l'arrivée des aéroports a été annulée et le nombre de vols pouvant traverser l'espace aérien du pays a été réduit.
Un fort pic d'activité prévu cet été
Mardi, près de 965.000 personnes avaient signé une pétition lancée le 20 mars par Ryanair, première compagnie européenne pour le nombre de passagers, afin d'appeler les autorités européennes à protéger ces survols.
"Nous respectons le droit de grève, mais les effets en cascade de perturbations des vols entre États membres sont insupportables. Des millions d'Européens souhaitant voyager cet été risquent de voir leurs projets réduits en miettes par des grèves", a prévenu le directeur général par intérim d'A4E, Laurent Donceel, cité dans le communiqué.
La principale association mondiale de compagnies aériennes, l'Iata, envisage un "fort" pic d'activité cet été en Europe, avec des réservations pour la période mai-septembre supérieures de 40% à celles de 2022, déjà une année de franche reprise post-pandémie. Elle a aussi estimé dans un communiqué mardi que "les perturbations sociales, en particulier en France, sont une source d'inquiétude".