"Gilets jaunes": points de blocage, jour 3

Au lendemain de la mobilisation des "gilets jaunes", Édouard Philippe a assuré dimanche avoir entendu la "colère" et la "souffrance" mais veut maintenir le "cap", alors que blocages et barrages filtrants se sont poursuivis dans plusieurs régions et pourraient persister lundi.
"Un gouvernement qui changerait de pied en permanence, qui zigzaguerait au gré des difficultés, (...) ne conduirait pas la France là où elle doit être conduite", s'est justifié le chef du gouvernement, invité du journal de 20h de France 2.
Le Premier ministre a de nouveau affiché les engagements pris par Emmanuel Macron de faire baisser les prélèvements obligatoires et de mieux rémunérer le travail, quitte à davantage taxer la pollution. "Le cap que nous avons fixé, il est bon et nous allons le tenir", a-t-il affirmé, tout en assurant avoir entendu la "colère", "la souffrance", "l'absence de perspectives", "le sentiment de déclassement et peut-être même d'abandon" des quelque 290.000 personnes qui ont manifesté samedi contre les hausses de taxes sur les carburants.
Barrages filtrants et blocages en région
Une partie des "gilets jaunes" a décidé lundi de poursuivre les opérations de blocage pour une troisième journée ciblant principalement des autoroutes mais aussi des dépôts pétroliers, alors que le gouvernement se montre inflexible face à la grogne.
Policiers et gendarmes s'employaient à disperser les barrages filtrants et opérations escargots qui persistaient dans la plupart des régions de France.
Au péage de Villefranche-sur-Saône-Limas, sur l'A6 dans le sens Lyon-Paris, le barrage a été allégé.
A Bordeaux, le pont d'Aquitaine, bloqué depuis ce week-end, a été évacué dans le calme. Sur l'A10, le péage de Virsac a été libéré.
A Boulogne-sur-Mer, les manifestants qui bloquaient le port ont été délogés.
Ailleurs, des axes étaient toujours perturbés, notamment en Seine-Maritime et dans la Sarthe entre Le Mans et Orléans où une opération escargot de tracteurs était en cours en début d'après-midi.
Quelque 13.000 personnes étaient rassemblées lundi matin sur 358 sites, selon la police, loin des 290.000 manifestants comptabilisés samedi sur plus de 2.000 sites par le ministère. Au total, 315 personnes ont été interpellées et 183 placées en garde à vue pendant le week-end, qui a fait un mort et 511 blessés dont 17 graves.
Sites pétroliers bloqués
Outre les péages, stations-service et autoroutes, les "gilets jaunes" ont ciblé lundi plusieurs dépôts pétroliers, notamment à Port-la-Nouvelle (Aude), Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Frontignan (Hérault), Portes-lès-Valence (Drôme) et Valenciennes (Nord), dont les sites étaient sur le point d'être débloqués, selon la police. A Vern-sur-Seiche, près de Rennes, aucun camion ne pouvait accéder au dépôt dont les accès étaient perturbés par une dizaine de "gilets jaunes".
Selon le porte-parole des "Gilets jaunes" sur RMC, une "dizaine de sites pétroliers sont bloqués".
Les motifs de griefs se sont ensuite élargis à une dénonciation plus globale de la politique du gouvernement en matière de taxation et de la baisse du pouvoir d'achat.
Et l'Ile-de-France?
La mobilisation en Ile-de-France est faible ce matin: les "Gilets jaunes" n'ont pas repris les blocages ou réalisé d'actions particulières ce lundi. Toutefois, les manifestants parisiens appellent, notamment sur les réseaux sociaux, à de nouveaux rassemblement le week-end prochain et notamment samedi prochain place de la Concorde, à Paris.
La carte des blocages
A travers la France, les manifestants étaient quelque 46.000 dimanche sur environ 150 sites, selon le ministère. Ils étaient 290.000 avec un gilet jaune sur le dos la veille.
Qu'en est-il dans votre ville, votre région? Votre département est-t-il impacté par ce mouvement? Le site blocage17novembre.com dresse une nouvelle carte des points de blocage.