Hausse brutale du diesel au 1er janvier: "La prochaine fois, je prendrai une essence"

Les taxes sur le diesel vont augmenter de 10% lundi 1er janvier, conséquence de la volonté du gouvernement d'aligner progressivement la fiscalité du diesel sur celle de l'essence. Il faudra compter entre 1,35 et 1,40 le litre de gasoil. Les automobilistes, pas tous au courant de la mesure, sont abasourdis, comme l'a constaté RMC.

Conducteur de véhicules diesel, vous risquez de vous étrangler la première fois que vous irez à la pompe en 2018. Dès ce lundi 1er janvier, les taxes sur le diesel augmentent de… 10%! En incluant la TVA, cela représente une hausse de près de 9 centimes le litre. En moyenne, il faudra compter entre 1,35 et 1,40 euros le litre de gasoil, soit le plus haut niveau depuis septembre 2013, lorsque les prix à la pompe avait atteint des sommets. Il n'y aura désormais plus qu'une dizaine de centimes d'écart avec l'essence (qui augmente également, mais de "seulement" 3,9 centimes).

La facture pour l'automobiliste ne grimpe pas à cause du prix du baril du pétrole, mais parce que les taxes sont plus lourdes, explique Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières, l’UFIP. "Cette hausse est la conséquence de la mise en place d'une taxe carbone plus importante que celle du précédent gouvernement. Mais il y a surtout une volonté politique de rattrapage de la fiscalité entre l'essence et le diesel", le gouvernement souhaitant réduire la pollution aux particules fines, émises par les motorisations diesel. "Je suis dans ce métier très longtemps, c'est la première fois que je vois une hausse de taxe aussi importante d'un seul coup", constate Francis Duseux.

"C'est la première fois que je vois une hausse aussi importante"

Et les premiers concernés, que pensent-ils de cette augmentation de 10%? RMC s'est rendue dans une station-service à Créteil, dans le Val-de-Marne. Marc y fait le plein, et quand il l'apprend… "Je comptais mettre seulement 30 euros, mais du coup je vais faire le plein, histoire de sauver un peu les meubles". Il a fait ses comptes, les nouvelles taxes lui coûteront plus de 100 euros par an. Il est abasourdi. "Je serai obligé de rogner mon budget vacances, et ça va aussi grever mon budget route et trajet".

Hors de question en tout cas d'abandonner la voiture pour Nicolas. "Mon véhicule, j'en ai besoin pour aller travailler, je n'ai pas le choix. Mais la prochaine fois, je pense que je prendrai une essence."

"Ce n'est pas aux conducteurs de payer les pots cassés"

Le gouvernement encourageait pourtant l'achat de diesel quand il a choisi sa voiture il y a 8 ans. "On se fait avoir, oui", réagit-il quand on le lui rappelle. Pierre Chasseray, président de l'association 40 millions d'automobilistes, ce revirement est incohérent. "L'Etat a lancé le diesel en France et aujourd'hui il le tue. S'il y a eu erreur politique, c'est à la politique de régler le problème, ce n'est pas aux conducteurs de payer les pots cassés".

Le calvaire est loin d'être terminé pour les propriétaires de véhicules diesel: selon l'UFIP, le gasoil devrait augmenter de 34 centimes pendant le mandat d'Emmanuel Macron.

P. G. avec Nicolas Traino