RMC
Transports
INFO RMC

INFO RMC. 7 femmes sur 10 ont déjà été victimes de violence sexiste et sexuelle dans les transports franciliens

Métro à Paris (illustration)

Métro à Paris (illustration) - ABDULMONAM EASSA / AFP

D’après une enquête de l'Observatoire national des violences faites aux femmes, révélée par RMC, 7 femmes sur 10 ont déjà été victimes de violence(s) sexiste(s) et sexuelle(s) dans les transports franciliens au cours de leur vie.

7 femmes sur 10 ont déjà été victimes de violence(s) sexiste(s) et sexuelle(s) dans les transports franciliens au cours de leur vie, selon une étude édifiante de l'Observatoire national des violences faites aux femmes qui se concentre sur les transports en commun. L'enquête révèle que le nombre de victimes enregistrées explose ces dernières années.

Entre 2016 et 2024, le nombre de victimes enregistrées pour violences sexuelles dans les transports en commun a augmenté de 86%. Quand on dit violences sexistes et sexuelles, on pense souvent aux exhibitionnistes ou aux frotteurs, mais ça ne se limite pas à ça.

6% des victimes ont été la cible de viols ou tentatives de viol, et près de 4 femmes sur 10 ont déclaré avoir été victimes d’outrages. Les agresseurs sont quasiment uniquement des hommes et les femmes de moins de 30 ans représentent 75% des victimes.

Des violences qui rajoutent, pour beaucoup, une charge mentale au quotidien. En Île-de-France, 80 % des femmes déclarent rester en alerte dans les transports. En fonction des vêtements qu'elles portent, 6 sur 10 les évitent, et plus des deux tiers s’habillent différemment lorsqu'elles doivent les emprunter.

"Dès que je prends le RER, je fais des crises d'angoisse"

“J’allais au travail, comme d’habitude, un jeudi matin, à 8h20, et j’ai senti un homme, derrière moi, mettre ses deux mains sur ma poitrine. Il s’est approché de moi et m’a dit que c’est ce que je voulais. Je n'ai pas bougé, et quand je me suis retournée, il était déjà en train de rentrer dans le RER”, raconte Lucia, une victime de ces violences, au micro de RMC.

Quelques secondes, et des traumatismes qui persistent: “J’ai fait une sorte de dépression, je faisais des cauchemars tout le temps. J’ai perdu 6kg et j’ai dû prendre rendez-vous avec une psychologue”, poursuit la jeune femme.

Alors, Lucia se cloître chez elle, reste en télétravail pendant deux semaines. Pourtant, il a bien fallu reprendre le chemin du bureau. “Je n'ai pas le choix que de prendre les transports pour aller travailler. Je préférerais ne pas les prendre. Depuis, je me lève plus tôt pour éviter les heures de pointe. Dès que je descends pour aller prendre le RER, je fais des crises d’angoisse”.

Lorsqu'on lui raconte cette agression, Sandrine Charnoz se désole et trouve cela “inadmissible”. La responsable de la lutte contre le harcèlement sexuel chez la RATP tente d'instaurer un plan d'actions. “On forme tous nos agents pour améliorer la prise en charge sur notre réseau”, et notamment accompagner les victimes jusqu'au dépôt de plainte, assure-t-elle. Lucia, elle, ne l'avait pas fait, comme 97% des victimes.

Inès Zeghloul et Lucas Lauber