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"On n'a pas le choix": l'essence manque dans le Sud-Est, les restrictions pas toujours respectées

Avec la grève dans les raffineries, l'essence commence à manquer dans les stations-service de certaines régions. C'est notamment le cas dans le Sud-Est, où des restrictions ont été instaurées. Pourtant, tous ne les respectent pas.

De plus en plus de stations-service sont à sec. Si au niveau national, seulement 12% des stations sont à court d'essence ou de gazole et 6% à sec, le Sud-Est du pays est particulièrement concerné.

Près de 54% des stations-service des Bouches-du-Rhône manquaient ainsi d'un type de carburant mardi, et 41% étaient même totalement à sec. Il est désormais interdit de remplir des jerricans dans le département tout comme dans les Alpes-Maritimes. Même interdiction dans le Var, les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse et le Gard, où les ventes de carburants sont en plus limitées à 30 litres maximum.

Pour cette automobiliste, pas le choix, c’est bien dans un bidon qu’elle fait une partie de son plein malgré l’interdiction.

“Je suis en panne. Et je ne suis même pas en panne à côté de chez moi, je suis en panne vraiment à 20 km de chez moi. Demain, je travaille. On n'a pas le choix, on est tous dans la même galère”, assure-t-elle.

Pas le choix non plus pour Isabelle, qui remplit son réservoir de 60 litres de gasoil au lieu des 30 autorisés à la pompe. “Je vais le faire en deux fois. On n’a pas le choix. Mon fils est invalide, il faut bien que je l'emmène faire ses examens. Si je n’ai pas de gazole, qui va le faire? Moi, je ne laisse pas mon fils malade”, assure-t-elle.

Impossible pour les agents de sécurité de tout contrôler

De quoi agacer fortement Leslie, qui ne comprend pas. “C’est débile. Après, tout le monde va faire pareil et déjà qu’on manque d’essence, ce n’est pas possible. C’est inadmissible”, appuie-t-elle.

Des pratiques difficilement contrôlables pour les agents de sécurité, clairement débordés par l’affluence.

“On va dire qu’il y a 70% qui respectent et 30% non parce que, soit ils ne savent pas, soit c’est de l'incivilité. Ce qui est visible devant nous, on peut intervenir, mais on ne peut pas gérer la circulation plus voir combien de litres chacun met”, explique Rédouane, agent de sécurité.

Dans le Gard, les restrictions de carburant à la pompe devraient durer au moins jusqu’à jeudi minuit.

Estelle Henry avec Guillaume Descours