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Pénurie de chauffeurs de cars scolaires: les enfants sont-ils en danger?

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Le manque de chauffeurs de cars scolaires pose problème dans les zones rurales. Les nouveaux ont peu d'expérience et les galères s'accumulent pour les enfants.

Il manque toujours 6.000 chauffeurs de cars scolaires en France malgré les mesures du gouvernement pour endiguer la pénurie, avec la hausse des salaires et l'abaissement de l'âge d'accès au permis de conduire D à 18 ans.

Mais les problèmes persistent. Dans certaines zones rurales, comme dans le sud de la Seine-et-Marne, la formation rapide de certains chauffeurs a entraîné des retards et des incidents, mettant en danger la sécurité des élèves. Selon Le Parisien, des chauffeurs ont dû demander le chemin de l'école à des enfants, tandis que d'autres arrivent en retard.

"Cela veut dire que le travail de préparation en amont n’a pas été fait", peste ce jeudi sur RMC et RMC Story Jean-Louis Thiériot, le député LR de la troisième circonscription de Seine-et-Marne, concernée par des problèmes de transport scolaire.

Il pointe du doigt l'une des sociétés délégataires de service public. "Il y a un problème d’organisation interne à Transdev. J’ai deux autres opérateurs sur mon territoire qui ont réglé les problèmes en 15 jours", explique-t-il.

Pénurie de chauffeurs de cars : nos enfants en danger ? - 09/11
Pénurie de chauffeurs de cars : nos enfants en danger ? - 09/11
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12,67 euros bruts pour 20 heures par semaine

Quant aux problèmes de recrutement invoqués par certaines entreprises, Jean-Louis Thiériot assure que les candidats ne manquent pas: "On a un problème de recrutement alors que sur le site de pôle emploi, on a 1.000 personnes qui se déclarent chauffeurs de transports publics. L’un de nos opérateurs a réussi à attirer en augmentant les salaires de 11% à l’embauche", explique le député.

Car la profession peine réellement à attirer et à garder ses travailleurs: "On doit avoir une formation d’un an, c’est un métier hyper réglementé avec beaucoup de responsabilité et une faible rémunération", explique aux Grandes Gueules Emmanuel, chauffeur de car scolaire dans le Morbihan. A cela, s'ajoutent le rythme souvent décousu et le faible revenu: "Je suis payé 12,67 euros bruts de l’heure, 20 heures par semaine et sans les vacances scolaires", déplore-t-il.

Tout n'est pas noir dans la profession: "Cela fait six ans que je fais ce métier à raison de 151 heures par mois environ et j'adore mon travail", explique Sabrina, conductrice de cars dans l'Oise. "Si on est sérieux et qu'on aime ça, on s'en sort largement. Je fais beaucoup d'heures supplémentaires en raison du manque", avance-t-elle.

G.D.