Voiture électrique: 1.000 km d’autonomie, recharge en deux minutes… les innovations qui arrivent

Traverser la France en voiture électrique, d’une traite, sans recharge, ce sera bientôt possible. L’autonomie, c’est LE gros point faible de l’électrique. Mais des innovations de rupture pourraient tout changer, avec des voitures qui vont dépasser les 1.000 km. C’est un peu le graal, où en tout cas un seul symbolique qui ferait pencher pas mal du monde du côté de l’électrique, un Paris-Marseille en une seule charge... Plusieurs constructeurs sont en train d’y arriver, comme Mercedes et sa EQX Vision qui a déjà fait 1.200 km en une seule charge en conditions réelles, pas en laboratoire ou sur circuit. Encore un prototype pour l’instant mais extrêmement intéressant. Du côté des voitures de série, un constructeur chinois se vante d’y être parvenu, avec le Zeekr001, un SUV qui utilise une nouvelle génération de batteries. Il faut noter que les normes de tests ne sont pas les mêmes que chez nous (souvent un peu plus généreuses). Ce qui est sûr, c’est qu’on n’en est vraiment plus très loin.
Les constructeurs jouent sur plusieurs tableaux. Sur les batteries bien sûr, ultra denses, 30% plus légères et 50% moins encombrantes… Les batteries au lithium pourraient être remplacées par des batteries au sodium, élément beaucoup moins rare (on en trouve dans le sel) et moins polluant. Pour atteindre ce seuil des 1.000 km, les constructeurs misent aussi sur l’aérodynamisme, avec une forme en goutte d’eau pour assurer une bonne pénétration de l’air. Ils ajoutent des panneaux solaires sur les toits, qui donnent un petit bonus d’autonomie, mais aussi des innovations assez inattendues à l’intérieur de la voiture. Par exemple, une ceinture de sécurité chauffante, qui diffuse de la chaleur sur la totalité du torse, ce qui évite d’utiliser le chauffage dans l’habitacle. En chauffant des éléments clés comme le volant ou les tapis de sol plutôt que toute la voiture, on a un gain d’autonomie de 15 à 20% en hiver.
Un changement de batterie en cinq minutes
L’autonomie, c’est une chose, mais il y a aussi le temps passé à charger la voiture. Et encore, à condition de trouver une borne. Mais on s’apprête à franchir un autre seuil symbolique: les 100.000 points de recharge en France, 66% de plus qu’il y a un an. Surtout, on voit apparaître de plus en plus de bornes de recharge rapides, qui permettent de recharger 80% des batteries d’une petite citadine en moins d’une demi-heure. Donc de ce point de vue-là, les choses avancent, même si elles ne sont évidemment pas parfaites…
Avec aussi des innovations prometteuses. Par exemple, une batterie électrique qui permettrait de récupérer 160 km en deux minutes de charge. C’est une startup israélienne, Storedot, qui travaille sur le sujet. Elle pourrait être lancée en 2024. Concrètement, on n’aurait pas à s’arrêter plus de temps que dans une station-service avant de repartir, ce qui serait révolutionnaire. Autre option: le "battery swap", qui consiste à échanger une batterie vide contre une batterie pleine. C’est l’entreprise chinoise Nio qui propose ça. Cela prend la forme de portiques qu’on trouve au bord des routes. Vous vous garez, le système va automatiquement enlever votre batterie et la remplacer par une autre, et vous pouvez repartir. Ça prend 5 minutes chrono.
Dernier verrou, le coût. Encore plus avec l’explosion des prix de l’électricité… Et là, on ne peut pas y faire grand-chose. Mais un truc génial est en train de se développer, ce qu’on appelle les systèmes de charge bidirectionnels. En d’autres termes, une borne murale pour recharger sa voiture à la maison, mais qui fonctionne dans les deux sens: on recharge la voiture, mais la voiture peut aussi alimenter la maison ou revendre une partie de l’électricité au réseau. L’idée, c’est de recharger la voiture la nuit, pendant les heures creuses. Et s’il vous reste de la batterie le soir pendant les heures pleines, quand il y a des pics de consommation, d’utiliser l’électricité de la voiture pour faire des économies, voire de la revendre. Malin! Cette technologie baptisée V2G (vehicle to grid, "du véhicule vers le réseau"), permet à la fois de faire des économies et d’assurer une stabilité du réseau électrique, pour pallier le caractère intermittent des énergies renouvelables…