VTC: pourquoi le gouvernement veut plafonner le nombre de chauffeurs en France

Le gouvernement réfléchit à geler le nombre de VTC en France. C'est ce qui est ressorti de la réunion des ministres Philippe Tabarot (Transports) et Astrid Panosyan-Bouvet (Travail) avec les représentants des chauffeurs lundi 2 juin.
La rencontre visait à calmer la colère des taxis, déclenchée il y a deux semaines, par la modification de la convention régissant le transport de patients vers les hôpitaux. De leur côté, les taxis ont profité de la rencontre pour réclamer plus de contrôles et de sanctions contre les VTC, accusés de concurrence déloyale.
Le ministère des Transports a annoncé créer une mission d'inspection pour "savoir si la profession peut encore s'élargir ou s'il ne vaut pas mieux faire un état des lieux de ce qui existe avant de voir jusqu'où on peut la développer". Cette mission rendra ses conclusions à la fin du mois.
Ce mardi après-midi, vers 16h30, le ministère des transports recevra les représentants des plateformes, Uber et Bolt notamment, afin de faire la même proposition.
Réguler les VTC
Selon les autorités, il y aurait 47.000 chauffeurs VTC en activité en France. Mais ce chiffre date de 2022, leur nombre réel serait donc en réalité beaucoup plus élevé, selon les représentants reçus hier par le gouvernement, à l'image de Fabian Tosolini.
Le délégué national d'Union-Indépendants applaudit l'éventualité de ce moratoire qui ouvrirait la porte à une meilleure régulation de la profession des chauffeurs VTC.
"Une régulation qui permettra en fait de cadrer le nombre de chauffeurs, et chaque année en fonction des chiffres d'affaires des plateformes... C'est un vrai sujet que l'on peut mettre en place, notamment parce qu'on a l'ensemble des éléments pour pouvoir le faire", assure-t-il.
Le gouvernement réfléchit aussi à durcir l'accès à la profession, en restreignant ce qu'on appelle l'équivalence, qui permet d'obtenir sa carte professionnelle VTC sans examen, grâce à une année d'expérience dans le transport de personnes. Un nouveau chauffeur VTC sur trois prend ce raccourci chaque année.
Astrid Panosyan-Bouvert a évoqué, "pour la première fois et de façon très ferme", la possibilité de prendre des sanctions contre les plateformes si celles-ci ne jouaient pas le jeu du dialogue social.