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Bygmalion: Julien Bayou se "réjouit" de la condamnation de Nicolas Sarkozy à un an de prison ferme

Si à droite on s'empresse d'adresser son soutien à l'ancien président de la République, de l'autre côté de l'échiquier politique on souligne que la justice envoie un signal fort à "l'ancien monde".

Encore une fois condamné à du ferme. Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi à un an de prison ferme pour le financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012, dans le dossier Bygmalion, une décision dont il va faire appel. Cette condamnation en première instance intervient 7 mois après une autre condamnation à trois ans de prison dont un ferme dans l'affaire des écoutes, condamnation pour laquelle l'ancien président de la République a également fait appel.

Dans la foulée, de nombreuses personnalités politiques de droite ont assuré l'ancien chef de l'Etat de leur soutien. Le sénateur LR Bruno Retailleau a dénoncé sur Twitter "une sévérité aussi inhabituelle qu’exorbitante". Sur RMC, le député LR des Bouches-du-Rhône Eric Diard a tenu à rappeler que l'appel annulait de facto la condamnation de l'ancien président de la République.

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"L’ancien président a fauté, il est condamné"

De l'autre côté de l'échiquier politique, on défend l'indépendance de la justice: "Je me réjouis que notre justice, notre démocratie, notre République, soit capable de juger les puissants. C’est important que la justice n’envoie pas le signal délétère qu’il y aurait une justice pour les puissants, et une pour les plus faibles", assure sur RMC Julien Bayou, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts.

Mais certains pointent du doigt une condamnation sévère: "Cette condamnation maximum, appelle à des dérives. Je ne critique pas la décision mais je me pose la question: il est rarissime dans nos dossiers que ce soit la condamnation maximum qui soit prononcée. Est-ce que c’est parce que c'était lui ou c'est, parce que ce sont les juges d'un nouveau monde qui peut-être à juste titre, n'acceptent pas les pratiques de l'ancien monde politique", s'étonne Pierre-Olivier Sur, ancien bâtonnier de Paris et avocat d'Isabelle Balkany.

L'ancien monde contre le nouveau monde, c'est bien l'affrontement que croit avoir vu Julien Bayou: "L’ancien président a fauté, il est condamné. On pourrait parler de la sévérité de la peine évidemment, mais il faut dire à la jeunesse, que cet ancien monde, ces voyous, et bien nous sommes en train de tourner la page. Les Sarkozy, les Balkany, c’est fini et nous avons besoin de la jeunesse pour tourner cette page".

La présidente du tribunal Caroline Vigué a estimé pour expliquer la condamnation que l'ancien président avait été averti du dépassement légal, et qu’il avait malgré tout continué à organiser des meetings en grande pompe.

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Guillaume Dussourt