RMC

Les applications phares de la présidentielle

A deux mois jour pour jour de la présidentielle, la tech se met au service de la démocratie. Plusieurs innovations sont dernièrement apparues pour tenter de redonner aux citoyens, et notamment les plus jeunes, le goût de la politique et lutter contre l'abstention.

C'est la "civic tech": originaire des Etats-Unis, c’est un ensemble d’applications mobiles et de sites, d’outils technologiques qui veulent réintéresser les citoyens à la politique, notamment les plus jeunes. Elle peut prendre plusieurs formes comme celle d'outils en ligne qui permettent de trouver en quelques minutes son candidat idéal, comme si on était sur un comparateur de prix ou un site de rencontres.

Le succès phénoménal d'Elyze

Outil emblématique de cette présidentielle, une application qui connaît un succès incroyable depuis quelques semaines, Elyze, reprend les codes de l’appli de rencontre Tinder. Créée par deux étudiants de 19 et 22 ans, elle propose, à la place d'une photo d'une future conquête potentielle, des propositions de candidats, sans vous dire de qui il s’agit. Soit vous les likez soit, vous les refusez. Au bout d’une cinquantaine de propositions, on vous fait un podium des trois candidats qui "matchent" le mieux avec vos convictions. Cet outil est critiqué, jugé par certains politiquement orienté. Les créateurs disent qu’ils sont restés apartisans. Mais est-il possible de complétement se départir de ses biais humains quand on écrit un programme informatique ?

Vous pouvez compléter ou vérifier ce résultats avec une autre application, conçue par des étudiants d’école de commerce: "Qui pense quoi ?", qui fonctionne plus sur le mode du comparateur de prix. On choisit deux hommes politiques, qui vont apparaître de chaque côté de l’écran de mon smartphone, on sélectionne une thématique qui nous intéresse (écologie, immigration, numérique, etc.) et on voit immédiatement les propositions de l’un et l’autre sur ce thème. Cette application illustre bien ce qu’est la "civic tech": des outils qui reprennent les codes familiers des jeunes et qui sont beaucoup plus abordables que de lire en entier le programme de chaque candidat.

>> Retrouvez les chroniques d'Anthony Morel en podcast sur le site et l'app RMC

Des outils pour s'inscrire sur les listes électorales

Whatsapp, qui compte 36 millions d’utilisateurs en France, a lancé un chatbot, un robot conversationnel, qui aide les internautes à vérifier s’ils sont bien inscrits sur les listes, l’un des plus gros facteurs d’abstention. En envoyant "bonjour" au numéro 06 22 26 69 50, on entre en conversation avec un logiciel qui va nous guider pas à pas pour l’inscription, voir si on est dans la bonne commune ou encore dans la ville de ses parents.

Pour l'instant, on attend encore des outils plus performants qui utiliseraient par exemple le potentiel des assistants vocaux: "Alexa dis m’en plus sur tel ou tel candidat", "OK Google, donne moi la position de chaque candidat sur le nucléaire." Tout ceci prémâche un peu le travail, mais si cela peut faire baisser le taux d’abstention, toutes les solutions sont bonnes à prendre.

Des affiches électorales intelligentes

Certaines applications permettent de récupérer de façon très ludique et didactique tout un tas d’informations sur les programmes, en utilisant, par exemple, le potentiel de la réalité augmentée. L'application Extrapol, mise en place lors de la dernière présidentielle, qui n’a pas été remise à jour pour l’instant, permettait de pointer son téléphone sur les tracts et les affiches des candidats dans la rue.

Un peu comme le jeu Pokemon Go, on pointe l’appareil photo de son téléphone sur la tête du candidat et des informations s’affichent sur l’écran du smartphone, des animations, des infographies très pédagogiques. Des points de leur programme par exemple mais aussi leur biographie, les élections gagnées ou perdues tout au long de leur carrière, leur taux de présence à l’assemblée pour ceux qui ont été députés. Des nouvelles informations sont ajoutées chaque jour.

Anthony Morel (avec MM)