"C'est un outil politique, le prolonger jusqu'à l'été c'est n'importe quoi": les "Grandes Gueules" remontées contre un allongement du pass sanitaire

Prolongera? Prolongera pas? Les députés français doivent étudier dès ce mardi un éventuel prolongement du pass sanitaire jusqu'au 31 juillet 2022. Un pass sanitaire qui pour être valide, pourrait bientôt être conditionné à l'administration d'une troisième dose de vaccin. Sur ce point, le gouvernement n'excltu rien mais reste flou.
En attendant, le débat s'annonce houleux dans les travées de l'Assemblée nationale. "Ça va être tendu", assure à l'AFP le LR Philippe Gosselin. "On ne peut pas s'asseoir sur la démocratie", fustige de son côté le communiste Pierre Dharréville. "C'est le pass sanitaire à vie", a même lancé sur France 2 Marine Le Pen ce mardi.
La prolongation du pass, abhorré par une infime minorité de la population mais utilisé par la grande majorité alors que 51 millions de Français ont reçu au moins une première dose, fait grincer des dents un peu partout. Si la déjà maigre contestation continue de s'essouffler, d'autres voix dénoncent cette prolongation.
C'est notamment le cas du sociétaire des "Grandes Gueules" et médecin généraliste Jérôme Marty, alors qu'une cinquième vague semble se profiler: "On a fait des confinements et des couvre-feu pour éviter que les hôpitaux soient saturés. Et en Angleterre que se passe-t-il? Ils ont dix fois plus de cas que nous actuellement mais les hôpitaux ne sont pas dépassés. On a une circulation virale mais comme le vaccin fonctionne et protège des symptômes graves et donc des hospitalisations, les hôpitaux ne sont pas dépassés", assure-t-il, estimant donc les restrictions sanitaires toujours en vigueur, peut-être dépassée. "Le pass sanitaire est un outil politique, le prolonger jusqu'à l'été serait n'importe quoi", ajoute le praticien.
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"Arrêtez de nous infantiliser!"
Pour Joëlle Dago-Serry, la coupe est pleine: "Jusqu'où va-t-on aller? Le virus va devenir une maladie normale du quotidien si on a des rappels. Alors pour le quotidien va-t-on continuer à présenter un pass et se faire scanner? On rentre dans ce qui va presque au bout de deux ans devenir notre quotidien. Le pass sanitaire était là pour gérer de l'urgence mais on n'est plus dans l'urgence.
"Ils ne veulent pas lâcher parce qu'ils veulent donner l'impression qu'ils font quelque chose. Mais lâcher la grappe, c'est faire quelque chose. Donnez nous des signaux de responsabilités et arrêtez de nous infantiliser comme vous le faites constamment. Et il faut faire ça pour tout, parce que c'est la psychologie du gouvernement", assure-t-elle très remontée.
Le projet du gouvernement de prolongation du pass sanitaire entend également durcir les sanctions en cas de fraude. Les resquilleurs pourraient être condamnés à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Selon le ministre de la Santé, au 14 octobre, 184 procédures avaient été ouvertes pour fraude et 35.634 faux pass recensés.
Le 5 octobre dernier à Marseille, c'est le président de la République lui-même qui a été victime d'une fraude au pass. Un jeune de 19 ans a été interpellé après avoir présenté le pass d'Emmanuel Macron à l'entrée d'un hôpital de la ville. Placé en garde à vue, il a été libéré au bout de quelques heures, après avoir expliqué qu'il voulait simplement "rigoler"... Une blague qui lui aura coûté 750 euros pour "présentation d’un document sanitaire appartenant à un tiers lors d’un contrôle d’accès à un lieu dans le cadre de la lutte contre la propagation de l’épidémie".
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