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Les avocats ont-ils eu raison de brûler des Codes civils pour dire non à la réforme des retraites? Le débat des "Grandes Gueules"

Marie-Anne Soubré et Gilles-William Goldnadel, tous deux avocats, se sont opposés sur la question. L'un estimant que ce n'est pas un symbole, l'autre que les Codes civils ne sont pas des oeuvre.

Après le jet de robe, et le haka, les avocats ont opté pour une nouvelle méthode pour montrer leur opposition à la réforme des retraites. Certains ont brûlé des livres du Code civil ce vendredi, à Paris, devant le ministère de la Justice sur la place Vendôme. Une action qui a provoqué la polémique. D’abord parce que des livres qui brûlent, c’est un symbole fort, qui ne fait d’ailleurs pas l’unanimité au sein même de la profession. 

À l’image du débat qui a animé le plateau des Grandes Gueules ce mercredi. Autour de la table, deux avocats Marie-Anne Soubré et Gilles-William Goldnadel, et deux visions totalement différentes sur la question. 

S’il se dit véritablement opposé à la réforme des retraites, qu’il qualifie de "hold-up", Gilles-William Goldnadel, ne cautionne pas cette action.

"Moi, j’avais adoré le haka. Mais je déteste ce symbole. Moi, je respecte les livres. Je suis quelqu’un qui ne jette pas les livres et je n’aime pas le symbole de brûler des livres, c’est épidermique et c’est sans doute même atavique", explique-t-il. 

"Une compilation de textes"

Mais pour Maire-Anne Soubré, les codes civils ne sont pas réellement des livres.

"Il n’y a pas que le Code civil. Des codes, il y en a des dizaines et puis chaque année voire quasiment tous les trois mois, ces codes deviennent totalement obsolètes puisque les lois changent tout le temps. Qu’est-ce qu’on en fait ? On les met à la poubelle et on en rachète un autre. Un code n’est pas un livre, c’est un outil de travail qui est l’équivalent d’un annuaire. Brûler un code, c’est exactement comme brûler un annuaire de 1985. Ce n’est pas une œuvre, c’est une compilation de textes", affirme-t-elle.

Elle dresse par ailleurs un parallèle avec les salariés de Michelin qui brûlent leurs pneus pendant des grèves ceci "pour montrer que leur profession est en danger". 

Guillaume Descours