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Patrick Buisson: "Si Sarkozy soutient Macron pour 2022, il ne faudra pas se demander à qui Marine Le Pen doit son élection"

Invité ce vendredi chez les GG, le politologue Patrick Buisson a donné son sentiment sur la prochaine élection présidentielle.

Avec le départ de Christian Estrosi de LR, Emmanuel Macron accélère son OPA sur l'électorat de droite en vue de 2022. C'est donc un LR affaibli qui se lance dans la course à la présidentielle, prédit le politologue Patrick Buisson, invité des GG ce vendredi: "Le Parti socialiste et Les Républicains sont des astres morts. Ils sont toujours dans une logique de réponse économique alors que les problèmes de la société française ne sont pas ceux-là. En tout cas, ce n'est pas l'approche qu'il convient d'adopter".

Pour cette famille toujours traumatisée par son fiasco de 2017, tout est orchestré par Emmanuel Macron, "un calculateur froid, un destructeur", comme le décrit violemment Xavier Bertrand jeudi dans Le Figaro. Selon le président des Hauts-de-France, candidat déclaré à l'Elysée, le chef de l'Etat "sait que son adversaire le plus dangereux c'est la droite républicaine" et "c'est pour cela qu'il cherche à la briser".

"Une partie des LR va soutenir Macron dès le premier tour"

Selon Patrick Buisson, ce coup de volant à droite profitera au RN de Marine Le Pen: "Une partie des LR va soutenir Macron dès le premier tour. Le plus notable, le plus célèbre des LR, Nicolas Sarkozy, serait tenté par un soutien dès le premier tour. Si Sarkozy soutient publiquement Macron et que Macron accepte ce soutien, il ne faudra pas se demander à qui Marine Le Pen doit son élection. C'est démobiliser une grande partie de l'électorat de gauche qui n'ira pas voter pour un candidat soutenu par Sarkozy, le front républicain ne se fera pas".

L'ex-EELV François de Rugy, tête de liste LREM dans les Pays de la Loire, dit vouloir "poursuivre la recomposition politique" et tenir sa porte "grande ouverte" à LR comme au Parti socialiste, l'autre grand brûlé de la dernière présidentielle. Mais les prises à gauche sont rares, même si les cadres de la Macronie citent l'ex-EELV Barbara Pompili ou le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

Le chef de l'Etat, qui presse ses ministres de se lancer dans les batailles électorales, pourrait d'ailleurs envoyer l'ancien ténor du barreau prendre la tête de liste LREM dans les Hauts-de-France. Directement face à Xavier Bertrand qui a dit qu'il quitterait la politique s'il n'était pas réélu en juin dans sa région.

Ces manoeuvres s'accompagnent d'une offensive sur des valeurs chères à la droite. Le 18 avril, Emmanuel Macron a promis "plus de bleu sur le terrain", alors que des faits divers violents ciblant les forces de l'ordre se multiplient, comme le policier tué mercredi à Avignon.

La rédaction avec AFP