Porte de la Chapelle: "On a un petit Calais en bas de chez nous"

- - Philippe Lopez- AFP
La situation devient de plus en plus tendue porte de la Chapelle. Le centre d’accueil, ouvert par la mairie, est complètement saturé et des centaines de migrants (environ 1500 d’après Le Parisien) vivent à même le trottoir en attente d’une solution. Ingrid, une habitante du 18ème arrondissement, et membre du collectif du quartier, a livré son témoignage dans Radio Brunet.
Ingrid décrit une contexte chaotique, où une partie du quartier semble touchée par des conditions d’hygiène extrêmement précaires, avec – entre autre – une épidémie de gale qui peine à être endiguée et une situation qui s’enlise. "On a un petit Calais ‘à nous’ Porte de la Chapelle. Les migrants sont en bas de chez nous, et avec les chaleurs de ces derniers jours, la promiscuité et le manque d’hygiène, des maladies se sont redéveloppées, comme la tuberculose ou la gale. De plus, les gens de la voierie ne veulent plus venir ici car trois d’entre eux sont tombés malades. Ils ont donc effectué leur droit de retrait, parce que ce n’est plus possible de travailler dans ces conditions. Il y a eu 160 cas de gale en bas de chez moi.", décrit-elle.
"On n'ose plus sortir de chez nous"
Et d’après ses mots, si la situation était déjà auparavant bien compliquée, elle est aujourd’hui devenue invivable. "Nous, habitants de la Porte de la Chapelle, sommes quand même des personnes très humanistes, car dites-moi quel quartier accepterait autant de misère dans un si petit périmètre ? On a les toxicomanes, on a la prostitution, on a les camps de roms, on a de la délinquance locale, et maintenant on a les migrants. On veut bien prendre notre part, mais pas seuls. A un moment donné, les habitants du quartier sont à bout."
Ingrid nous expose des circonstances où les riverains se sentent abandonnés par les pouvoirs publics, et leur absence de réaction. "On n’ose plus sortir, c’est devenu dangereux le soir et très sale. Les cannettes de bière jonchent le sol, les migrants se battent entre eux, les jeunes du quartier les embêtent aussi le soir et il y a des affrontements. La police ne vient plus, je les ai appelés plusieurs fois ils ne viennent pas. Tout comme le maire du 18ème, qui ne répond pas. Madame Obono, la député de la France Insoumise a été élue mais ne vient pas. On est les oubliés de Paris.", explique-t-elle.