Après un sursaut en 2022, pourquoi le marché de la piscine est-il en train de plonger?

Le marché de la piscine fait grise mine en 2023. Après l’épidémie de Covid-19, les commandes s’étaient littéralement envolées. Cette tendance correspondait évidemment aux aspirations du moment, qui rappelaient la nécessité d'être bien chez soi : le confinement avec ou sans piscine, c’est pas la même ambiance!
En 2022, 188.600 piscines ont été construites en France, soit une augmentation de plus de 25% par rapport à 2019. La répartition entre piscines enterrées et hors-sol étant, grosso modo, équivalente.
Mais en cette année 2023, les professionnels estiment qu’ils construiront environ 165.000 nouvelles piscines, soit une baisse de 13% par rapport à 2022. Alors pour quelles raisons l’engouement est-il en train de retomber?
Tout d’abord, pour cause de perturbations post Covid et de guerre en Ukraine, la flambée des matières premières a inévitablement renchéri le coût des piscines. Les difficultés d’approvisionnement en matériaux ont retardé les chantiers, et l’inflation a plus globalement entamé le pouvoir d’achat des Français.
Sécheresse et restrictions
Mais en parallèle, il y a aussi la crise de l’immobilier et de la construction de maisons individuelles qui a causé du trouble aux vendeurs de piscines, avec une chute des mises en chantier de 30% cette année. Or beaucoup d’acheteurs de piscine sont des gens qui achètent des petites maisons, avec des petits terrains et des petites piscines. Et l'équation est simple : s'il n'y a pas de maison, il n'y a pas de piscine.
Tout cela sur fond de hausse des taux d’intérêt qui augmentent le coût du crédit. Or, quand on fait construire une piscine, la barre des 10.000€, souvent financés à crédit, est très rapidement dépassée.
Par-dessus tout ça est venue s'ajouter la sécheresse hivernale, et les mesures de restrictions d'eau. Dans les Pyrénées-Orientales, la vente de piscines hors-sol a même été interdite dès le 10 mai 2023.
En conclusion, le marché est donc en train de profondément changer : il se déporte vers le Nord, encore peu équipé (4% contre 20% dans le sud), vers des piscines plus petites deux à trois fois moins grandes et moins profondes (1,30 m contre 1,80m).