Crédits immobiliers: ce que va changer la forte hausse du taux d'usure

Le taux d'usure, qui plafonne les taux d’intérêt pour les crédits immobiliers, est en forte hausse en juillet. Il correspond au taux maximum légal que les établissements de crédit sont autorisés à pratiquer lorsqu’ils vous accordent un prêt, notamment immobilier. C'est au départ destiné à protéger l’emprunteur. Sauf que jusqu’en février, il reposait sur un calcul qui n’était révisé que tous les trois mois. Le problème, c’est qu'il n’arrivait pas à suivre la très forte hausse des taux d’intérêt des banques centrales et que les banques ne pretaient plus car ce taux n’était pas rentable pour elles.
C’est pour ca que pour éviter l’asphyxie du crédit, ce taux d’usure est désormais modifié tous les mois depuis février. Pour juillet, il va dépasser le seuil symbolique des 5% pour les prêts à 20 ans ou plus. Il y a six mois, c’était 3% seulement.
La bonne nouvelle, c'est que les banques retrouvent une marge pour prêter aux ménages. A cause de ce taux d’usure trop bas, les banques prêtaient de plus en plus difficilement puisque ce n’était pas rentable pour elles. Sur les cinq premiers mois de l'année, les crédits accordés sont en effet en baisse de 37% environ par rapport à la même période de 2022. Même les candidats à la propriété qui avaient des bons dossiers n’obtenaient pas de crédit. Là au moins, l’étau réglementaire va se desserrer et les banques vont retrouver une certaine marge de manœuvre pour prêter aux ménages.
Des taux d'intérêt qui s'envolent
La mauvaise, c'est que ces derniers devront emprunter plus cher. Cette augmentation du taux d'usure va entraîner de nouvelles hausses de taux de crédits. Les taux moyens sont aujourd’hui de 3,6% sur 15 ans, 3,8% sur 20 ans et 4% sur 25 ans, mais avec des taux fréquemment proposés à plus de 4% sur 20 ans et plus. Et dans six mois, des banques proposeront des taux supérieurs à 5%. Songez qu’il y a un an, tout le monde empruntait autour de 1%.
Conséquence: un effondrement du pouvoir d’achat immobilier. Un couple qui se fixe une mensualité de remboursement de 1.000 euros pouvait acheter 78 m2 il y a deux ans dans les 20 plus grandes villes de France. Il ne peut plus acheter que 53 m2. Beaucoup de familles ne pourront donc plus acheter.