François Bayrou va-t-il réussir à redresser les finances publiques?

Redresser les finances publiques: François Bayrou est-il mieux armé que Michel Barnier pour relever le défi? Ce n’est pas ce que pensent les agences de notation puisque c’est par un avertissement dans son carnet de notes que le nouveau Premier ministre a été accueilli par les agences de notation.
L’une des plus influentes, Moody’s, et sans attendre le traditionnel bulletin de note semestriel de la France, a décidé ce week-end d’abaisser la note de la France, autrement dit de revoir à la baisse notre capacité à rembourser notre dette. Elle reste bonne, on passe de 17 à 16 sur 20, sauf que la France n’est plus qu’à une dégradation de la sortie des clubs de 1ere division de la dette...
Pourtant, François Bayrou alerte depuis longtemps sur le dérapage des finances publiques. En 2007 comme en 2012, il avait fait de l’urgence de s’attaquer à la dette le cheval de bataille de ses campagnes présidentielles. En 2007, la dette était deux fois plus faible qu’aujourd’hui, 66% du PIB. En 2012, il voulait faire 50 milliards d’économie et réformer les retraites.
Sauf que ses marges de manœuvre politiques seront limitées et c’est bien ce qui inquiète Moody’s: "Nous prévoyons que les finances publiques de la France seront sensiblement plus faibles au cours des trois prochaines années par rapport à notre scénario du mois d'octobre".
Le constat de Moody’s est simple, à partir de l’échec du gouvernement Barnier: la stabilité politique ne peut se faire qu’au prix du renoncement à la réduction massive des déficits.
Quelques marges de manœuvre pour François Bayrou
Pour François Bayrou, il y a peut-être quand même quelques marges de manœuvre. Il a une arme de dissuasion: il est très favorable à la proportionnelle que souhaitent ardemment le RN et une partie de la gauche. Ce qui pourrait lui permettre d’arracher quelques concessions à la marge sur les retraites notamment (non-retour à 62 ans).
Il y aura peut-être quelques hausses d’impôts en plus sur les plus fortunés, mais pour le reste, ce sera difficile d’aller plus loin que Michel Barnier. Par contre, rien de plus côté dépenses.
Il n’y a pas de raison que l’écart de taux d’intérêt entre la France et ses voisins diminue. Il a augmenté de 0,4 point avec l’Allemagne et la France emprunte désormais sur les marchés financiers plus cher que l’Espagne, le Portugal et même la Grèce.