"Je vis à 30 km de mon emploi": quand les difficultés à se loger deviennent un frein à l'emploi

Élisabeth Borne se rend ce jeudi à Dunkerque (Nord), où se construit une "giga factory" de production de batteries électriques, avec 20.000 nouveaux emplois à la clé en 10 ans dans le secteur. Des salariés qu'il faudra loger.
C’est l'objectif de la Première ministre: annoncer des mesures pour accélérer la construction de logements au niveau national et faire face à la crise du logement. Car de plus en plus de Français renoncent à un poste dans une autre région, faute de logement.
Après avoir terminé sa licence pro à Vannes en septembre, Nicolas et sa compagne décident de déménager près de Rennes pour y travailler.
“J’ai eu beaucoup plus d’entretiens pour des embauches que pour des visites d’appartement. Et du coup, ça m’a bloqué deux offres, dont une qui était un remplacement de congé maternité. Il avait besoin de quelqu’un immédiatement, mais moi, je n’avais pas d’appartement. C’est un peu le serpent qui se mord la queue”, estime-t-il.
Il décroche finalement un job et, avec beaucoup plus de difficultés, un logement début novembre après quatre mois de recherches. “Sur Leboncoin, on faisait presque 50 demandes par jour. On a eu une visite en tout, sur je ne sais pas combien de demandes. Avec le temps, on a fini par trouver, mais je suis quand même à plus de 30 km de mon emploi”, assure-t-il.
Investir dans des logements, la solution des entreprises?
Difficile de se loger, même en pleine campagne. Exemple à Beignon, 2.000 habitants, à 45 kilomètres de Rennes. Dominique Lamballe, patron de FenêtréA, veut donc construire des maisons pour ses futurs salariés.
“On a 200 demandes de logements non pourvues. On va investir dans une nouvelle usine de fabrication de fenêtres. Si on veut avoir 75 salariés en plus, il faut qu’on ait un atout et cet atout pourrait être les maisons. Le but du projet, c’est que dans dix ans, on ait 40 familles, salariées de FenêtréA qui habitent là”, indique-t-il.
Des maisons qui pourront être rachetées par les salariés.