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Les négociations commerciales entre distributeurs et industriels toujours au point mort

Les renégociations de prix entre les distributeurs et les industriels de l'agroalimentaire patinent. Souhaitées par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, elles n'ont pour l'instant pas mené à des baisses de prix. Il s'avère même compliqué de ramener certains grands industriels à la table des négociations.

Les renégociations de prix entre la grande distribution et les industriels de l’agro-alimentaire n’avancent pas. Les patrons des grandes enseignes ont beau se démener, ils ne parviennent pas à ramener à la table des négociations les grands industriels pour obtenir des baisses de prix. Seulement deux sur 75 ont accepté de renégocier avec Lidl, une dizaine avec Système U.

S'ils sont peu nombreux à retourner à la table des négociations, c’est d’abord parce que les règles définies à Bercy pour renégocier ne sont guère contraignantes pour les industriels. Il fallait qu’ils aient obtenu 10% de hausse de leurs tarifs lors des négociations de mars 2023, et qu’un de leurs coûts de production ait baissé de 20%. Ce qui n’est le cas pour personne.

Le "name and shame", peu efficace?

Certains assurent même que des coûts continuent à augmenter, comme le sucre par exemple. Et que l’énergie reste chère quand elle a été négociée il y a un an.

Bruno Le Maire menace de dénoncer les industriels qui ne jouent pas le jeu, voire de les taxer. Le but de cette démarche est de donner une mauvaise image des entreprises qui se comportent mal pour que les clients s’en détournent.

Ça pourrait fonctionner un peu avec les grandes entreprises françaises, Danone, Lactalis, soucieuses de leur image, mais ça ne devrait pas ébranler les groupes comme Nestlé, Coca ou Mondelez qui ne réalisent que 1 à 3% de leur chiffre d'affaires en France. Bruno Le Maire parle aussi de taxer ces grands groupes, mais c’est très compliqué.

Emmanuel Lechypre