Prix de l'électricité: qui sont les gagnants de l'accord sur le nucléaire entre EDF et l'Etat?

En 2026, le prix de l'électricité nucléaire moyen vendu par EDF aux autres fournisseurs d'électricité sera de 70 euros le MWh, contre 42 euros aujourd'hui. Une bonne nouvelle pour les consommateurs en pleine crise énergétique, qui pourrait se transformer en cadeau empoisonné en cas de retour à la normale.

Après de longs mois de négociations, un accord garantissant le prix de l'électricité nucléaire moyen "autour de 70 euros" le mégawattheure a été trouvé entre EDF et l'Etat, a annoncé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Cet accord vise à remplacer le système actuel qui expirera début 2026. Il oblige aujourd'hui EDF à vendre une partie de sa production d'électricité aux fournisseurs concurrents à un prix fixe de 42 euros du MWh.

À partir de 2026, ce tarif passera donc à environ 70 euros pour la totalité de la production nucléaire.

Pas si avantageux?

L'avantage de ce nouveau tarif pour les consommateurs, c'est qu'il les protégera en partie des aléas des marchés et des flambées de coûts de l'énergie, comme l'année dernière. "A priori, on pourrait être en partie protégé de l'explosion des prix sur les marchés internationaux", explique à RMC Antoine Autier, spécialiste de l'énergie à l'UFC-Que choisir. "Si les prix montent à 1.000 euros sur les marchés, les consommateurs ne paieront pas ce prix-là", poursuit-il.

"Mais il faut avoir en tête que cette explosion des prix de l'électricité est récente et ponctuelle", prévient Antoine Autier qui n'est pas convaincu par cette nouvelle tarification: "A 70 euros le MWh, on est à un niveau de prix bien supérieur aux prix constatés sur les marchés internationaux avant la crise actuelle".

"Rien ne dit que l'année prochaine ou dans deux ans, avec 70 le MWh, les consommateurs ne seront pas mal lotis par rapport aux prix sur le marché", s'inquiète-t-il.

L'intégrale de Charles Matin du 15 novembre - 5h/6h30

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EDF pourrait être le grand gagnant

Sylvain Le Fahler, spécialiste de la consommation énergétique, juge cette augmentation "très significative" et assure qu'elle doit permettre à EDF d'investir: "Le fait que le prix de l'électricité soit plus bas en France par rapport à d'autres pays européens ne va pas forcément perdurer parce qu'il faut faire beaucoup d'investissements, que ce soit sur le renouvelable ou le nucléaire".

Difficile de savoir à l'avance quel sera l'impact chiffré de ce nouveau tarif sur la facture finale des ménages. Il ne s'appliquera qu'à partir de 2026. Une chose est sûre: d'ici là, le prix de l'électricité augmentera bien de 10%, en février prochain, le gouvernement a déjà prévenu.

Victor Joanin avec Guillaume Dussourt