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Retraite à 66 ans, santé, fiscalité: des pistes choc pour faire 150 milliards d'euros d'économies

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L'Institut Montaigne présente dans un rapport choc, publié ce mardi, 150 milliards d'euros d'économies. Lisa Thomas-Darbois, directrice des études France de l'Institut Montaigne, en détaille sur RMC les grandes lignes.

Où va-t-on trouver des économies pour réduire notre dette? Le Premier ministre Michel Barnier a présenté ses premières pistes dans son discours de politique générale et lors d'interviews, avec pour objectif 60 milliards d'euros à trouver, dont 40 en réduction de dépenses.

Dans un rapport-choc publié ce mardi 8 octobre, l’Institut Montaigne va plus loin et dresse un inventaire précis de coupes possibles dans les dépenses pour redresser les comptes publics en dégageant 150 milliards d'euros. Lisa Thomas-Darbois, directrice des études France de l'Institut Montaigne, estime que le débat actuel s’est concentré sur de "mauvaises idées".

Cet institut, classé parmi les "libéraux", estime par exemple que le domaine des retraites est une source à exploiter, représentant un quart des dépenses publiques. Il propose ainsi d'aller plus loin que la controversée réforme des retraites et reculer l'âge minimum de départ à la retraite à 66 ans à l'horizon 2050. Le bénéfice pour l'Etat: 30 milliards d'euros d'économies. Ceci accompagné de la désindexation des retraites (sur l'inflation) pendant quatre ans (Michel Barnier proposait six mois pour le budget 2025), qui représenterait 29 milliards d'économies.

"L’impopularité politique de telles mesures s’explique notamment par des raisons électorales", souligne l’Institut Montaigne dans son rapport.

"Notre objectif n'est pas de proposer des mesures irréalistes, mais d'identifier 150 milliards d'euros de dépenses", précise Lisa Thomas-Darbois dans Apolline Matin, qui estime surtout qu'il ne faut pas augmenter la fiscalité. "La France est déjà bien trop avancée en la matière", tacle-t-elle.

Des économies sur la santé?

L’Institut Montaigne estime qu’on pourrait aussi réaliser des économies dans le domaine de la santé (un quart des dépenses publiques) tout en renforçant l’efficience du système de soins, à hauteur de 28 milliards d’euros.

Parmi les mesures proposées, figurent la création d’un système de tarification plus performant (2,9 milliards d’économies), l’augmentation du taux de prescription des médicaments génériques à 85% (3 milliards), la réduction du coût des indemnités journalières (environ 3,2 milliards) ou encore la réduction de la durée des séjours en maternité après un accouchement (400 millions).

Le parti-pris : Le plan à 150 milliards d'euros d'économies de l'Institut Montaigne - 08/10
Le parti-pris : Le plan à 150 milliards d'euros d'économies de l'Institut Montaigne - 08/10
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Trop de niches fiscales inefficaces?

Par ailleurs, Lisa Thomas-Darbois estime que "beaucoup de niches fiscales sont économiquement inefficaces", évoquant notamment le crédit impôt recherche qui serait selon elle surtout très bénéfique pour les plus grandes entreprises et pas les plus petites.

"Cela coûte 6-7 milliards ce crédit d'impôt recherche et on estime que l'on pourrait faire 3 milliards d'économies là-dessus", assure-t-elle.

Ce rapport sera envoyé au gouvernement et aux parlementaires, qui vont devoir débattre bientôt d'un projet de loi de finances qui s'annonce plus explosif que jamais.

J.A.