RMC
Travail

Baisser la CSG pour gonfler les fiches de paie? "Il faut surtout recréer de l'activité", tacle un patron

placeholder video
Le Premier ministre Sébastien Lecornu veut baisser la CSG, la contribution sociale généralisée, pour réduire la différence entre le salaire net et le salaire brut des revenus les plus faibles. Mais toute réduction d'impôt, ou de charges, a une contrepartie, et ne règlera pas la situation économique estime un patron d'entreprise.

L'écart continue de se creuser. Au fil des années, la différence entre le salaire brut et le salaire net ne cesse de s'accroître. Aujourd'hui, un salarié français touche en net 54% de sa rémunération brute, contre 60% en 1990. Un frein au pouvoir d'achat après plusieurs années d'inflation.

Et pour éviter la censure, le Premier ministre Sébastien Lecornu compte bien jouer sur le portefeuille des Français. Au menu, la baisse de la CSG, la Contribution sociale généralisée qui sert à financer la Sécurité sociale et qui depuis son instauration en 1991, est passée de 1 à 9%, ce qui pourrait lui éviter la censure de la gauche. Cette baisse de la CSG pourrait concerner les salaires les plus faibles.

Comment créer des richesses?

"On parle toujours de la même chose, la partie des charges, mais dans mon secteur on est à moins 30-40% d'activité", alerte Hervé, chef d'entreprise en Gironde. "La baisse de la CSG va profiter aux salariés existants mais il faut recréer de l'activité. Les Italiens s'en sortent parce qu'ils ont relancé le Made in Italy et ont relancé l'activité. Il faut recréer de l'activité en France", insiste-t-il.

Baisser la CSG : solution miracle au pouvoir d'achat ? - 01/10
Baisser la CSG : solution miracle au pouvoir d'achat ? - 01/10
13:44

"Comme François Bayrou, ce qui manque dans la communication de Sébastien Lecornu, c'est comment on va créer des richesses", pointe Olivier Truchot. "Ça attirerait des entreprises et ça permettrait d'augmenter les impôts", ajoute-t-il.

La baisse de la CSG, qui rapporte 108 milliards d'euros uniquement sur les revenus du travail, devra être compensée. Et pour équilibrer la balance, Sébastien Lecornu envisage d'augmenter la "flat tax", qui concerne les dividendes, à 33% contre 30% aujourd'hui.

"C'est un bon début, mais peut mieux faire", note ce mercredi sur le plateau des Grandes Gueules l'agriculteur Didier Giraud. "Arrêtons de dépenser le pognon qu'on n'a plu et de redistribuer l'argent qu'on n'a pas non plus, ce n'est que ça qui permettra de rapprocher le net du brut".

"Il faut mettre un coup de tronçonneuse dans la redistribution, en arrêtant de donner du pognon à ceux qui restent sur leur canapé, qui sont en faux arrêts-maladie longue durée ou qui cherchent des ruptures conventionnelles aux frais de la princesse", ajoute l'éleveur de bovins.

G.D.